Presse : Andrej Babiš comme un des acteurs d’une nouvelle alliance « patriotique »  

Andrej Babiš

Cette nouvelle revue de presse s’intéresse d’abord aux préparatifs d’un nouveau groupe « patriotique » au Parlement européen dont Andrej Babiš est l’un des initiateurs. 

« La voix du sang l’a emporté chez Babiš ». Voilà le titre d’un article publié dans le journal en ligne Forum24 au lendemain de l’ambition annoncée dimanche dernier à Vienne par le Premier ministre hongrois Viktor Orbán, le chef du mouvement ANO Andrej Babiš et le chef du Parti de la liberté d’Autriche (FPÖ), Herbert Kickl, de former un nouveau groupe au Parlement européen, Les Patriotes pour l’Europe. Il indique :

Andrej Babiš,  Herbert Kickl et Viktor Orbán | Photo: Tobias Steinmaurer,  ČTK / APA

« Pendant de longues années, beaucoup croyaient qu’Andrej Babiš était pro-européen, pro-occidental et qu’il n’était pas pro-russe, bien qu’il ait lui-même prouvé le contraire à maintes reprises. Andrej Babiš se présentait sur la scène européenne en tant que libéral, une façon de faire croire que son mouvement ANO appartenait à juste titre au groupe Renew Europe. Bien qu’il ait critiqué dans son pays l’Union européenne, les membres de son mouvement ont siégé dans le groupe le plus euro-fédéraliste que l’on puisse imaginer. Évidemment, Babiš n’est pas un politicien libéral, car il n’est même pas vraiment démocrate. Le fait d’être dans une alliance avec des gens qui seraient prêts à laisser l’Ukraine à Vladimir Poutine en est un signe. »

Les trois acteurs du nouveau groupe, MM. Orbán, Kickl et Babiš, seront très probablement rejoints dans les prochains jours par des hommes politiques d’autres pays qui partagent les mêmes idées. Leur principal programme, d’après ce qu’affirme l’auteure de l’article, sera basé sur des mensonges, l’alarmisme, l’abus du mot ‘conservatisme’. « Mais en fait, il s’agit d’une tentative de convaincre les électeurs que ces partis se battent pour les ‘intérêts nationaux’ de leurs pays », écrit-elle.

Le Parlement européen | Photo illustrative: Barbora Navrátilová,  Radio Prague Int.

« Babiš va ‘orbaniser’ la Tchéquie » titrait à ce même propos le site aktualne.cz, tandis que Novinky.cz a noté :

« Le départ du groupe Renew Europe signifie un affaiblissement de la position du mouvement ANO, même si Babiš parvient à former son propre groupe, ce qui n’est pas si facile, car il doit rassembler 23 eurodéputés de sept pays européens. Et même si un nouveau groupe de partis nationalistes devait émerger, son influence serait moindre que celle du précédent groupe affaibli, qui fait toujours partie de la majorité au Parlement européen. »

Première parution officielle de la version tchèque du roman Identité

« Milan Kundera est mort le 11 juillet dernier, mais son œuvre ne se meurt pas. Bien au contraire ». C’est ce que souligne l’auteur d’une note publiée dans le quotidien Lidové noviny à l’occasion de la première parution en version tchèque de son roman Identité, écrit en 1996 et publié en français un an plus tard. « Il ne reste donc plus que La lenteur et quelques essais pour que Kundera soit enfin complet dans sa langue maternelle ! », se réjouit-il avant de préciser :

'Milan Kundera : De la Plaisanterie à l’Insignifiance' | Photo: ČT

« Pour être tout à fait exact, il faut rappeler que le roman Identité a déjà été publié une fois en tchèque. En 2006, une traduction pirate est apparue sur l’internet, ce qui a été très discuté. Certains le prenaient pour un crime contre la légende liée à l’écrivain, pour une trahison de son génie, tandis que d’autres s’en félicitaient prétendant que l’auteur récoltait enfin ce qu’il avait semé avec les interdictions et les coupures de ses ouvrages. Mais ces cris n’avaient pas grand-chose à voir avec le roman lui-même. Et c’est dommage. Identité est en effet un des livres de Kundera qui ont un grand impact. Il a une qualité clairement intemporelle qui résonne à travers les cultures et qui est à même de captiver et de déranger le lecteur. »

L’échec de la sélection tchèque à l’Euro

Les pages sportives des médias locaux analysent les causes de l’échec de la sélection tchèque à l’Euro de football 2024 où celle-ci n’a gagné aucun match et n’a remporté qu’un seul point grâce à un match nul contre la Géorgie. Le magazine Reflex, par exemple, note que pour les footballeurs tchèques, c’était un championnat raté à tout point de vue:

« Il ne sert à rien de chercher des excuses et de critiquer les arbitres, bien que certaines de leurs décisions soient incompréhensibles et erronées. Le problème du football tchèque est plus profond. Nous avons deux très bons clubs dans le pays, Sparta et Slavia, qui comptent de nombreux étrangers. C’est une très bonne chose, car sans cela, il n’est pas possible d’atteindre le niveau élevé en Europe ou du moins de s’en approcher. En revanche, il n’y que peu de bons footballeurs tchèques dans les meilleurs clubs à l’étranger. Voilà pourquoi le choix pour la sélection nationale est réduit. En plus, le football a changé de fond en comble au cours de la dernière décennie, qu’il s’agisse du jeu, du profil des joueurs ou de méthodes d’entraînement. Du coup, c’est aussi le niveau des différentes équipes nationales qui est beaucoup plus équilibré. Or, avec des performances médiocres, il n’est plus possible, dans la plupart des cas, de s’imposer. Et la sélection tchèque a été très médiocre en Allemagne. »

« Le fait que le football tchèque n’ait pas particulièrement réussi dans les tournois de haut niveau ces derniers temps prouve que l’échec à l’Euro n’est pas un fruit du hasard », indique encore le chroniqueur de Reflex. L’occasion pour lui de rappeler que depuis 1993, date de naissance de la Tchéquie indépendante, la sélection nationale s’est qualifiée pour le championnat du monde une seule fois, en 2006. Et cela fait 20 ans qu’elle a brillé à l’Euro en se qualifiant en demi-finale.