Paris vue par la plasticienne Zuzana Cizkova

Zuzana Cizkova
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Zuzana Cizkova, 23 ans, est sculpteur. Elle vient de commencer ses études à l'Ecole supérieure des Arts et Métiers de Prague et, en avril dernier, elle a vécu son baptême de feu sur la scène artistique française en étant la seule à représenter la République tchèque au Salon des Indépendants à Paris. Son Vénus 2005, une plastique en bronze, outre le succès rencontré, lui a ouvert des perspectives de collaboration avec plusieurs galeries françaises. Quelles impressions lui sont restées de son séjour parisien ?

« Ce qui m'a captivée, c'est le mélange sensible de toute une palette de styles architecturaux très différents qui existe à Paris. C'est quelque chose qui est d'actualité en République tchèque : je pense qu'à Prague, on a encore du mal à combiner des styles historiques, à les mettre en harmonie sans que l'un éclipse l'autre. »

« Le 1er mai, j'ai fait un tour au marché aux puces à Montmartre, qui m'a fascinée... Et puis, j'ai remarqué une... disons une installation artistique placée près d'une église. Elle m'a frappée parce qu'elle exprimait une idée, ce que j'aime bien dans les oeuvres d'art. En plus, l'idée dégagée par cette oeuvre-là m'intéresse, moi-même, en tant qu'auteur. Cette installation, c'était en fait le drapeau américain accroché à la clôture de l'église. A côté, il y avait un cadre en bois avec une écharpe noire. Je crois que l'auteur voulait évoquer l'expansion du commerce américain et son influence sur la vie culturelle parisienne. Bien sûr, cela existe partout, mais dans le cas de Paris, je trouve cela particulièrement triste.»

Quand on demande à Zuzana si c'est un phénomène qu'elle a, elle-même, ressenti à Paris, elle répond :

« J'ai eu la chance de connaître Paris avant, quand elle était encore 'plus française', quand elle n'était pas encore ce pêle-mêle international ».

Zuzana Cizkova est une des rares filles à être diplômée du lycée professionnel de Horice v Podkrkonosi, dans les Monts des Géants, spécialisé dans la sculpture sur pierre. C'est d'ailleurs son matériau préféré...

« Oui, je travaille surtout la pierre, mais pour des raisons techniques et surtout financières, j'ai dû m'orienter aussi vers d'autres matériaux, la bronze par exemple. Mais je me régale quand même à faire des sculptures monumentales en pierre. Et les thèmes qui m'intéressent ? Je m'inspire des gens, de ce que je vois autour de moi, des thèmes globaux qui touchent tout un chacun. »

Auteur: Magdalena Segertová
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