Parukarka, ou comment faire d'un abri anti-atomique un lieu de soirées alternatives

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Nous vous parlions récemment de ce nouveau local peu commun devenu un endroit où les Praguois peuvent découvrir la cuture underground. Underground au sens propre du terme, puisqu'il s'agit d'un abri anti-atomique qui s'enfonce à plus de 20 mètres sous le sol. Descente dans ce bunker, construit dans une colline du quartier de Zizkov, appelée Parukarka.

Lectures de poésie, air de piano joué par une artiste du Sri-Lanka : quand on descend le grand escalier en colimaçon dans les entrailles de ce monstre de béton, ce n'est pas exactement ce à quoi on s'attend.

L'abri anti-atomique de Parukarka a été construit en 1955 et c'est un véritable dédale creusé sous le parc du même nom, dans le 3e arrondissement de Prague. La partie ouverte depuis le mois de janvier au public pour expos, soirées et concerts ne représente qu'un sixième de cette immense surface.

Michal Tesinsky, alias Mikky, est à l'origine du projet, pour lequel plus de trois ans de démarches administratives ont été nécessaires :

« Le plus difficile a été d'obtenir le permis de construire. Parce que faire en sorte que cet espace soit conforme aux normes de l'Union européenne, c'était une vraie galère ! Après ça m'a pris encore un an pour avoir l'accord des pompiers, en cas d'incendie. J'ai loué d'autres bunkers à l'arrière pour faire en sorte qu'il y ait une issue de secours. C'était le principal problème ».

Féru d'escalade, Mikky envisage aussi d'installer bientôt un mur de 18 mètres le long des escaliers qui descendent dans le bunker. Plus loin un bar, un flipper et un baby-foot font ressembler l'endroit à un bistrot normal, mais sans fenêtre. Claustrophobes s'abstenir. Deux salles avec deux scènes différentes peuvent accueillir environ 250 personnes en tout.

Et pour Jarda Svejc, l'ingénieur du son, le bunker Parukarka a un avantage indéniable sur les autres clubs de la ville, l'isolation des murs :

« A Prague, il y a un problème en ce moment avec les heures d'ouvertures. Plein de clubs doivent arrêter les concerts à 22h à cause des plaintes des voisins.Ici, dans le bunker ce n'est pas un problème, on peut faire tout le bruit qu'on veut toute la nuit ! L'inconvénient est que c'est petit et profond sous terre, mais en même temps c'est aussi ça qui est intéressant. »

Après de longues tractations, la ville de Prague a accepté de louer l'abri anti-atomique de Parukarka pour environ 20 000 couronnes par mois et à condition que les lieux puissent être débarassés en 48 heures en cas de guerre, pour que le bunker puisse servir de refuge. Les autorités tchécoslovaques n'y étaient pas aller de main morte à l'époque dans le quartier: l'autre colline de Vitkov, a elle aussi été perforée de long en large pour y construire d'autres abri anti-atomiques.

www.parukarka.cz