Poursuite de la crise gouvernementale tchèque
En dépit d'une réunion des partis politiques membres de la coalition gouvernementale tchèque avec le Président Vaclav Havel, la crise se poursuit.
Après les élections législatives de juin dernier, les sociaux-démocrates vainqueurs n'ont pu former un gouvernement qu'en coalition avec d'autres formations politiques. Ils n'avaient pas beaucoup le choix : refus de coopérer avec les communistes, impossibilité de continuer dans l'accord d'opposition avec le Parti civique démocrate, principale force de droite. Il restait deux partis: les chrétiens-démocrates et l'Union de la liberté (parti de droite issu, en fait du Parti civique démocrate). Ainsi fut convenu, ainsi fut fait. Le cabinet du Premier ministre, Vladimir Spidla, était formé et disposait de la majorité à la Chambre des députés, mais une majorité d'une seule voix seulement. Faible, très faible, disaient les observateurs. Vendredi dernier, cette faiblesse s'est montrée, quand Hana Marvanova, de l'Union de la liberté, a voté contre le projet de loi de réforme de l'imposition. Il n'a donc pas passé. Un tollé de critiques éclata, tout de suite, dans les rangs de la coalition. Lundi, dans l'impossibilité de trouver une solution, les partis de la coalition se retrouvèrent chez le Président Vaclav Havel, au Château de Prague. Une solution n'a pas été trouvée. Les informations fournies restèrent des plus vagues. Il apparaît, pourtant, que le Premier ministre, Vladimir Spidla, réclamerait le départ des ministres de l'Union de la liberté. Sinon, il serait même prêt à présenter la démission de tout le cabinet ! Les représentants de l'Union de la liberté refusent de se plier à un tel diktat. Ils affirment que si le chef du gouvernement veut les exclure, il faut qu'il dénonce l'accord de coalition. Mais cet accord concerne, aussi, les chrétiens-démocrates, qui refusent un tel pas, et dont le Premier ministre a, d'ailleurs, besoin. Dans le camp social-démocrate, tout le monde ne demande pas le départ des ministres de l'Union. Mais on demande, par contre, une garantie de la loyauté de tous les députés de cette formation politique, lors des votes des projets de loi, à la Chambre. L'Union de la liberté a fait un pas en avant. Elle propose d'ajouter la clause de cette garantie à l'accord de coalition à la condition que cette clause stipule, aussi, que les projets de loi importants seront consultés avec les députés avant leur présentation à la Chambre. Mardi, rien n'a été défini. Les partis de la coalition vont réfléchir à la situation.