Prague et les préjugés - 2ème partie

En France il arrive assez souvent que le terme de Tchécoslovaquie soit utilisé pour désigner les frontières actuelles. Selon Caroline Krzyszten, qui a séjourné à Prague dans le cadre du programme Erasmus, c'est une confusion compréhensible mais qui, selon les interlocuteurs peut mettre dans des situations désagréables... On écoute la suite de son récit sur certaines idées reçues des Français, confrontées à la réalité, telle qu'elle l'a connue dans le pays.

Un groupe français en concert à Prague n'a ainsi pas compris pourquoi le public s'est mis à le huer lorsqu'il s'est soudain enthousiasmé en criant : « Merci, Tchécoslovaquie ! » L'histoire mouvementée en a effectivement laissé plus d'un en retard sur les évenements, quand ce n'est pas aussi parfois en avance.... Lorsque mon amie Solène a annoncé au service international de sa banque qu'elle partait en République Tchèque, ils lui ont affirmés qu'elle pourrait se servir de l'Euro : « Forcément ! Puisqu'ils sont en Europe ! »

Mais si la plupart de ces erreurs et confusions ne sont absolument pas la marque d'un désintérêt ou d'un mépris quelconque à l'égard de la Tchéquie, il est certaines autres situations ou les clichés prennent une autre saveur et laissent un arrière-goût dans la gorge.

Lorsqu'on laisse ses oreilles traîner sur les hauts lieux touristiques de Prague, on rencontre parfois des francophones trop en confiance qui détaillent leurs connaissances du pays. Il s'agit bien souvent de ragots sur les filles, ou sur la nourriture : « Ils ne savent donc pas cuire la viande correctement ! » Mais même si l'attitude de certains Français de passage ici fait parfois penser à celle de maîtres du monde en déplacement, je suis sûre que ce n'est pas le cas de la majorité et je cite bien sûr les exemples les plus marquants et les plus caricaturaux de mon expérience.

Il existe également d'autres situations embarrassantes auxquelles j'ai assistées, qui ne sont plus cette fois de l'ordre du stéréotype national mais plutôt une sorte d'incompréhension entre des cultures différentes et l'importance des symboles que l'on véhicule en pays étranger. J'ai croisé un groupe de touristes sur la place du marché par exemple, quand je me suis rendue compte que l'une des jeunes filles portait un tatouage à l'épaule. Il s'agissait du symbole communiste de la faucille et du marteau. J'avoue que cela m'a fait un choc, car j'ai pensé à la force et la signification d'un tel affichage politique dans un pays qui a souffert sous la dictature communiste et qui se demande aujourd'hui s'il doit interdire le parti, demeuré influant.

Pour parler de mes propres attentes concernant la République tchèque, j'avais hâte de venir à Prague pour pouvoir manger de gros cornichons. Mais quelle ne fut pas ma surprise quand je me suis rendue compte que sur les plages (en bordure des lacs tchèques), à côté des vendeurs de glace on pouvait trouver aussi des vendeurs de cornichons, en guise de rafraîchissement !

Auteur: Caroline Krzyszton
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