Prague perd 27 rangs sur le classement des villes où il fait bon vivre

Prague

Prague ne serait plus aussi agréable à vivre qu’avant, selon l’étude annuelle menée par The Economist Intelligence Unit, sur les villes du monde qui offrent la meilleure qualité de vie. En effet, par rapport au dernier classement, la capitale tchèque a perdu 27 places pour arriver au 72e rang sur 140. Cette chute est l’une des conséquences indirectes de la crise sanitaire.

The Economist Intelligence Unit est le centre de recherches du magazine The Economist. Chaque année, l’organisme publie de nombreuses recherches sur divers sujets, comme par exemple les pays les mieux préparés dans la lutte contre le cancer. Ils publient également un classement des villes où il fait bon vivre, The Global Liveability Index.

Ana Nicholls, rédactrice en chef de The Economist Intelligence Unit, spécialisée dans l’industrie et analyste principale dans les domaines de l’automobile et de la santé, nous explique comment est établi ce classement.

Ana Nicholls | Photo: The Economist

« Ce classement ne signifie pas quelles sont les villes les plus agréables ou à quel point c’est bien d’y vivre. Nous parlons d’à quel point ces lieux sont confortables à vivre, particulièrement pour les familles avec enfants. Nous utilisons cinq critères : la stabilité, donc le taux de criminalité et la stabilité politique. Ensuite l’égalité et l’accès au système de santé, public et privé. Nous regardons également le système d’éducation, encore une fois public et privé. Nous avons un critère pour la culture et l’environnement, où nous évaluons le niveau de corruption, la propreté, le nombre de musées, etc. Et la dernière catégorie, ce sont les infrastructures, donc par exemple les transports publics. »

Pour l’édition 2021 du classement, il est apparu que les villes européennes sont les grandes perdantes, notamment Prague, qui enregistre l’une des baisses les plus importantes de l’étude. La capitale tchèque arrive à la 72e position sur 140 villes, soit une perte de 27 rangs depuis la dernière étude, datant de 2019. Le classement n’a pas été publié en 2020, du fait de la crise sanitaire.

Photo: Michaela Danelová,  ČRo

« Beaucoup de villes européennes ont chuté car lorsqu’on a fait les enquêtes, c’était entre février et mars, pendant la seconde vague de Covid. Les pays étaient donc confinés, les magasins, les bars et restaurants étaient fermés et les voyages étaient arrêtés. C’est la principale raison pour laquelle Prague a autant baissé dans le classement. Les autres raisons sont le taux de corruption, qui n’est pas particulièrement bon, et la qualité de l’enseignement. Les problèmes dans l’enseignement avaient déjà été un point important pour la République tchèque auparavant. C’est le signe d’une détérioration, sans rapport avec le fait que les écoles étaient fermées. »

Cette situation est temporaire, cependant, comme le précise Ana Nicholls :

Photo illustrative: Štěpánka Budková,  Radio Prague Int.

« Le meilleur moyen de remonter dans le prochain classement est évidemment de garder les chiffres du Covid à un niveau bas, de vacciner la population et ensuite, de lever les restrictions sanitaires. Il est également important pour les gouvernements, principaux et locaux, de maintenir un certain taux d’investissement, particulièrement dans l’éducation et la santé, qui en ont besoin. »

Malgré aspects négatifs, Prague s’est révélée particulièrement forte sur deux critères dans l’étude de The Economist Intelligence Unit :

« Bien évidemment, Prague a eu de très bons scores en termes de stabilité et d’infrastructures. J’espère que ces index continueront d’être aussi forts. »

City liveability index 2021 | Source: The Economist Intelligence Unit

The Global Liveability Index 2021 a donc montré à quel point la crise sanitaire a pu impacter les villes européennes. Qu’en est-il des villes en haut du podium? Les grandes gagnantes de cette année sont Auckland, en Nouvelle Zélande, Osaka, au Japon et Adelaide, en Australie. Les seules villes européennes qui apparaissent dans le top 10 sont Zurich et Genève, en Suisse. Anna Nicholls explique :

« Elles sont sur le podium car elles ont un bon système d’éducation, de santé et d’infrastructures. Ces villes ont aussi un bon niveau de stabilité politique et un faible taux de corruption. Elles ont arrêté rapidement les voyages internationaux et réussi à gérer les cas de coronavirus et ont mis en place des restrictions sanitaires minimes. A présent, la plupart des habitants retrouvent une vie normale. Elles ont réagi rapidement et ont réussi à contrôler l’épidémie. Ce sont les principales raisons, et il y a aussi le fait que les îles sont plus faciles à isoler. »