Prague veut anticiper la robotisation de l’économie

Photo illustrative: Jiří Ryszawý / ČVUT

Du fait de la robotisation de l’économie, les emplois de 400 000 personnes seraient menacés en République tchèque dans les deux décennies à venir. Des destructions de postes qui pourraient avoir de lourdes conséquences sociales et qu’entend anticiper le ministère du Travail et des Affaires sociales avec la préparation d’un plan pour faire face à que certains appellent « la quatrième révolution industrielle ».

Photo illustrative: Jiří Ryszawý / ČVUT
En février dernier, le ministère de l’Industrie et du Commerce présentait un rapport sur cette évolution à venir, identifiée sous le concept d’Industrie 4.0. Avec les objets reliés à internet, la numérisation et l’optimisation des chaînes de production, un grand nombre d’emplois traditionnels sont directement menacés. Ils seraient plus de 400 000 en Tchéquie selon une étude de l’OCDE. Il s’agirait le plus souvent des tâches effectuées par des personnes peu ou pas diplômées, dans le transport, le commerce, la logistique ou la production. Et ce n’est pas tout, car environ 1,4 million de personnes pourraient voir la nature de leur emploi changer fondamentalement avec les nouvelles technologies.

C’est pour anticiper cette transformation de l’économie que le ministère du Travail et des Affaires sociales travaille à une batterie de mesures. Il ne semble cependant pas question, comme le proposait récemment le candidat socialiste Benoît Hamon à la présidentielle française, de mettre en place une taxe sur les robots, ou comme le voulaient d’autres candidats, de partager davantage le travail en réduisant sa durée.

Le ministère tchèque s’oriente principalement dans deux directions. Considérant que les employés menacés sont effectivement les moins diplômés, Prague verrait d’un bon œil qu’ils soient massivement employés dans le secteur des services sociaux. Un secteur dont les besoins en moyens humains et matériels vont d’ailleurs augmenter drastiquement avec le vieillissement de la population tchèque. Le gouvernement envisage donc le baisser les cotisations sociales et patronales pour les emplois de ce secteur. Une mesure qu’il faudra sans doute encore discuter car elle ne satisfait pas le patronat.

L’autre direction prise, c’est l’éducation et la formation. La formation car de nouveaux métiers devraient apparaître et qu’il conviendrait donc d’encourager la formation en continue pour faciliter l’adaptation à cette nouvelle économie. Des aides pourraient être accordées aux entreprises pour qu’elles forment leurs employés et un fonds à la formation, alimenté par les entreprises et l’Etat, devrait naître pour assurer le financement du système.