Presse : ces femmes politiques tchèques qui ne veulent plus perdre leur temps au Parlement

La Chambre des députés
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Cette nouvelle revue de presse explique d’abord pour quelles raisons siéger au Parlement constitue une perte de temps pour certaines femmes députées tchèques. Autres sujets traités : l’incapacité du gouvernement à vendre ses réussites aux électeurs tchèques, les conséquences des décisions de Donald Trump sur le fonctionnement des ONG tchèques, le tennis en double à l’ombre du simple ou encore les destinations préférées de amateurs tchèques de ski.

« La Chambre des députés tchèque a toujours été un club majoritairement masculin. Sa composition est donc loin de refléter la structure de la société. C’est ainsi qu’y siègent non seulement un nombre insuffisant de femmes, en particulier de mères d’enfants en bas âge, mais aussi de jeunes politiciens. » C’est par ce mots que Respekt, hebdomadaire libéral, lance un long article qui s’intéresse à une initiative inédite signée par deux femmes députées, membres du parti chrétien-démocrate  KDU-ČSL et parti conservateur TOP 09, deux des quatre formations de la coalition gouvernementale :

« Ensemble, elles ont soulevé la question de savoir s’il était indispensable pour un député, et si oui, dans quelle mesure, de sacrifier sa vie privée pour pouvoir siéger au Parlement et remplir leur mission. Pour ces deux anciennes conseillères municipales, il s’avère que concilier vie de famille et carrière politique est particulièrement compliqué. Elles ont donc décidé de ne pas se représenter aux prochaines élections législatives. Elles estiment que la Chambre basse a connu ces dernières années un nombre sans précédent de séances interminables et inutilement longues, car les députés disposent d’un temps illimité pour leurs interventions. Bien qu’elles affirment beaucoup aimer la politique, elles préfèrent passer leur temps ailleurs [qu’à la Chambre des députés]. »

Mais avant de quitter les bancs du Parlement, toutes deux entendent bien, avec la participation de deux autres femmes collègues, contribuer à faire changer ce qu’elles déplorent :

« Elles proposent notamment de modifier le règlement intérieur afin que les députés ne puissent plus s’exprimer sans limite de temps et, ainsi, prolonger délibérément les séances. L’année dernière, par exemple, Tomio Okamura, le leader du parti d’extrême droite SPD, a parlé pendant onze heures d’affilée dans le seul but de paralyser le débat sur l’adoption du vote par correspondance. Bien qu’elles ne soient pas certaines que leur initiative bénéficie du soutien de la majorité des députés, pas même de celui de leurs collègues de parti ou de la coalition gouvernementale, elles ont lancé l’initiative appelée ‘Chambre des députés moderne’ qui vise à parvenir à d’autres aménagements du fonctionnement de cette institution. »

Par ailleurs, Respekt indique qu’une autre jeune femme députée, membre, elle, du Parti pirate, n’entend pas défendre non plus son mandat lors des prochaines élections.

Le gouvernement tchèque peine à faire savoir aux Tchèques ce qu’il a réussi

Le gouvernement de coalition dirigé par le conservateur Petr Fiala ne parvient pas à ‘vendre’ comme il le devrait (ou le souhaiterait)  ses différents succès, pas même ceux qui sont pourtant évidents. C’est du moins ce qu’estime un chroniqueur du site Info.cz. Il illustre son propos avec la façon dont la Tchéquie a réussi à gérer l’afflux de centaines de milliers de réfugiés ukrainiens :

150 000 d’entre les Ukrainiens ont trouvé du travail après leur arrivée et très peu sont au chômage | Photo: Alexis Rosenzweig,  Radio Prague Int.

« Les Ukrainiens qui ont fui la guerre et ont trouvé refuge en Tchéquie peuvent servir d’exemple d’intégration réussie. 150 000 d’entre eux ont trouvé du travail après leur arrivée et très peu sont au chômage. Il s’agit d’un résultat tout à fait exceptionnel à l’échelle internationale. Par ailleurs, leur présence n’a pas entraîné d’augmentation de la criminalité. Celle-ci est même légèrement inférieure à la moyenne tchèque. On pourrait donc s’attendre à ce que le gouvernement  communique davantage sur cette réussite, mais ce n’est pas le cas. »

Pourquoi est-il si important de transmettre aux Tchèques des informations pertinentes sur l’intégration des réfugiés ukrainiens ? Toujours selon Info.cz, la réponse coule de source :

« Il faut empêcher la radicalisation de la population. Les partis populistes consacrent beaucoup d’énergie à dépeindre les Ukrainiens comme des profiteurs et des violeurs. Au lieu de faire passer aux Tchèques les deux messages les plus importants, à savoir que le pays bénéficie de la présence des Ukrainiens et que ceux-ci ne représentent pas une menace, la communication du gouvernement se concentre plutôt sur des absurdités, des trivialités ou des choses sans grand intérêt. Du coup, combien de personnes sont bien informées de la réalité de la situation ? »

Les lourdes conséquences des décisions de Donald Trump sur les ONG tchèques

« Après l’investiture de Donald Trump, les ONG tchèques ont, du jour au lendemain, perdu une grande partie de leurs moyens financiers », rapporte le quotidien Deník N :

Photo: People In Need

« En effet, les premières décisions du président américain se font très vite ressentir en Tchéquie. Plusieurs organisations auxquelles les États-Unis ont temporairement coupé leur soutien financier signalent déjà les conséquences. La restriction des subventions affectera à la fois les organisations directement soutenues par l’ambassade américaine à Prague et celles qui bénéficient de l’aide à l’étranger accordée par les États-Unis. La suspension des subventions affecte les projets en cours de réalisation comme ceux de l’ONG Člověk v tísni (People in Need) ou celui appelé ‘Les femmes dans les médias’ qui vise à renforcer la position des femmes journalistes. Et ce, à un moment où seulement deux des vingt-huit rédactions tchèques principales sont dirigées par une femme. »

L’ampleur de l’impact de ces restrictions pour l’ONG Člověk v tísni, qui déploit des activités humanitaires partout dans le monde, est en cours d’évaluation. « Tout en redoutant que de nombreux militants des droits de l’homme et journalistes indépendants qui risquent d’être persécutés soient privés d’aide, les représentants de l’organisation espèrent que des exceptions seront faites », écrit le journal.

Tennis : les succès de Kateřina Sinaková ne suscitent pas l’intérêt qu’ils méritent

« Kateřina Siniaková est un phénomène, mais ses succès ne suscitent pas un grand intérêt », constate le site Aktualne.cz suite au 10e titre du Grand Chelem décroché à Melbourne par la joueuse de tennis tchèque qui, avec sa partenaire américaine Taylor Towsend, a remporté le tournoi du double dames de l’Open d’Australie :

Taylor Townsend et Kateřina Siniaková à Melbourne | Photo: Paul Zimmer,  ČTK/IMAGO sportfotodienst

« À 28 ans, Siniaková n’est pas l’une des stars les plus admirées sur le circuit. Et ce, en dépit du fait qu’elle fasse indéniablement partie des meilleures spécialistes de double de l’histoire du jeu. Quelles que soient ses partenaires, elle se qualifie régulièrement pour les finales des tournois du Grand Chelem. L’année dernière, elle a réalisé l’exploit de remporter cinq tournois avec cinq partenaires différentes. Elle a aidé les Américaines Coco Gauff et Taylor Townsend à remporter leur premier trophée en double en Grand Chelem. Avec Taylor Townsend, elle forme depuis un an une équipe née d’un étrange concours de circonstances qui, depuis, est non seulement devenue une machine à gagner, mais aussi une belle histoire d’amitié. Elle a également remporté une deuxième médaille d’or olympique en double mixte, cette fois avec Tomáš Macháč. »

Pourtant, ses succès ne semblent pas impressionner plus que ça le petit monde du tennis. « Kateřina Siniaková est certainement la joueuse de tennis la plus sous-estimée », a écrit à ce propos Carole Bouchard sur le site Tennis Majors. Chez elle en revanche, en Tchéquie donc, comme l’observe encore Aktualne.cz, la joueuse est très appréciée. Sa popularité n’a rien à envier à celle de ses compatriotes qui, elles, brillent en simple.

Faire du ski en Tchéquie ou à l’étranger ?

Le ski, en dépit du coût élevé de sa pratique, figure toujours parmi les dix sports les plus populaires en Tchéquie. L’hiver, les stations de montagne tchèques sont remplies d’amateurs de ski akpin et de fond. Dites d’hiver et de printemps, les vacances à venir d’une semaine pour les écoliers tchèques sont l’occasion pour le quotidien Hospodářské noviny de comparer les différentes destinations, en Tchéquie et à l’étranger, dans lesquelles les skieurs tchèques ont l’habitude de se rendre :

La station de sports d'hiver à Ještěd | Photo: Hana Řeháková,  Radio Prague Int.

« La comparaison des prix, selon le site Skiresort.info, n’est pas très favorable pour la Tchéquie. Si l’on tient compte de la longueur des pistes et des conditions d’enneigement, la différence de 100 couronnes (4 euros) pour un forfait dans les stations européennes cinq étoiles bon marché et à Špindlerův Mlýn dans les Monts des Géants, station que l’on appelle souvent ‘l’Aspen tchèque’, apparaît même incroyable. Trois stations figurant dans le Top 5 des meilleures stations de ski en Europe sont moins chères. Évidemment, les prix des forfaits ne constituent pas le seul élément qui détermine le coût total et la qualité des séjours de vacances. Les dix premières stations de ski qui proposent le meilleur rapport qualité-prix pour ce qui est de la restauration ou de l’offre de services après-ski se trouvent là aussi en Autriche, en Italie ou en Suisse. »

Pour toutes ces raisons, il n’y a que la proximité des stations de ski qui joue en faveur des montagnes tchèques. Voilà pourquoi, comme le recommande encore le quotidien économique, avant de choisir les montagnes tchèques, il convient de jeter un œil sur les offres de services faites aussi ailleurs. Et ce, d’autant plus qu’au-delà de l’Autriche et de l’Italie, qui sont les destinations étrangères préférées de skieurs tchèques, de nombreuses nouvelles stations, notamment celles en Turquie, commencent à s’imposer.