Prix de la Chambre de commerce franco-tchèque (2e partie)

Photo: www.ccft-fcok.cz

Le 10 janvier, ont été remis les prix de la Chambre de commerce franco-tchèque dans trois catégories, plus une catégorie spéciale. Ce concours, une première, visait à distinguer des personnalités ou des sociétés françaises ou tchèques qui ont eu une démarche innovante visant à promouvoir le lien social, la culture, ou l’environnement. La semaine dernière nous vous avons présenté le vainqueur du prix spécial du jury. Cette semaine, je vous propose de découvrir les deux vainqueurs des prix personnalité de l’année et entreprise de l’année.

La société Verner est installée dans la ville de Cerveny Kostelec en Bohême de l’Est depuis une quinzaine d’années. Et c’est elle qui a été désignée comme « entreprise de l’année » par le jury du concours de la Chambre de commerce franco-tchèque.

Avec quelque 170 employés, elle s’est spécialisée dans la production de systèmes de chauffage d’un genre spécial : à partir de biomasses. Une solution qui se veut alternative aux énergies classiques tels que le mazout ou l’électricité, puisqu’elle favorise l’utilisation ou la réutilisation de combustibles d’origine organique : bois, céréales telles que le maïs ou le blé, paille, foin et autres types de végétaux, qu’il s’agisse de restes, de déchets, ou bien de végétaux cultivés dans cette optique.

Une activité qui, à l’heure où l’expression « énergie renouvelable » est dans toutes les bouches, peut, d’après le directeur de la société, Miroslav Verner, éviter le gaspillage d’énergie. Et d’après lui, la société tchèque est tout à fait encline à avoir recours à ce type de chauffage :

« Nous exportons dans le monde entier, même aux Etats-Unis. Et d’après moi les Tchèques n’ont vraiment pas peur des nouveautés. Lorsque vous lancez un nouveau produit sur le marché, le premier réflexe est souvent la méfiance, et surtout le produit peut avoir des défauts au tout début, et nécessite d’être perfectionné. Mais le marché tchèque est prêt à accepter ce type de problèmes. D’ailleurs, les Tchèques aiment bien tester les nouvelles choses, souvent ils bricolent aussi par-dessus. »

Toutes les matières premières réutilisables sont transformées en briquettes, bûches, granulés et autres. Seul hic, le coût d’investissement de départ pour équiper de systèmes de chauffage fonctionnant à base de biocombustibles est en général relativement élevé, mais le prix des combustibles est, par contre, relativement faible.

Parmi les pays intéressés par ces énergies renouvelables, la France :

« Nous exportons également en France et ce pays s’intéresse beaucoup à nous. C’est un des plus grands pays agricoles en Europe, elle est au niveau de l’Allemagne, même peut-être devant l’Allemagne, dans la production de céréales. »

Dans le secteur agricole, la production de matières énergétiques renouvelables offre des perspectives en tant que source de revenus complémentaires pour les agriculteurs.

« Cette réutilisation de céréales de mauvaise qualité aide également les agriculteurs car ce qu’ils ne peuvent pas réutiliser ni pour le fourrage ni pour la consommation, ils peuvent s’en servir pour fabriquer de la chaleur. Et l’énergie devient quelque chose d’incontournable. »


Autre vainqueur du prix de la chambre de commerce franco-tchèque, dans la catégorie "personnalité de l'année" Karel Dohnal, président de CAPEK, l’Association tchèque des clubs de pétanque de 1997 à 2007.

« J’étais pratiquement un des premiers joueurs de pétanque de la fédération en 1994. On a commencé à apprendre à jouer tous seuls, puis on a créé les premiers clubs, puis on a créé la fédération. On est 1 100 en tout dans 52 clubs. L’an dernier nous avons gagné le premier championnat d’Europe féminin. »

Comment avez-vous découvert la pétanque et qu’est-ce qui vous plaît dans cette activité ?

« Quand nous avons commencé, c’était uniquement amical, on ne jouait que pour le plaisir. C’est toujours le cas. En tant que président de la fédération, j’ai une double casquette : d’un côté, pour moi, la pétanque, c’est le plaisir de jouer, avec un verre de vin… d’un autre côté, en tant que président, je dois aussi représenter l’aspect sportif de la pétanque, c’est-à-dire tout ce qui touche aux chartes disciplinaires, l’anti-dopage, les médailles, l’entraînement des juniors, le sponsoring etc. »

Photo: CTK
Vous parlez d’anti-dopage. C’est difficile à imaginer pour la pétanque. Cela veut dire qu’il y a des problèmes de dopage dans la pétanque ?

« Non, mais la pétanque est au même niveau que tous les sports, elle a été reconnue par le Comité international olympique. Nous sommes donc obligés et nous sommes heureux de participer à la lutte contre le dopage. »

Quels sont les rendez-vous pétanque de l’année en RT ?

« On joue presque tous les week-ends. L’an dernier, il y a eu 102 tournois officiels, ouverts à tout le monde. Il suffit d’avoir des boules et vous pouvez participer à n’importe quel tournoi, sauf le grand tournoi du championnat de République tchèque. Le plus grand tournoi, c’est l’Avocado Cup, qui se déroule toujours le premier week-end de juillet dans les jardins du château de Troja à Prague. L’an dernier, 99 triplettes de 12 pays ont participé, y compris le champion du monde qui est français, l’ancien champion de Belgique, le champion du monde junior français. »

Quels sont les rapports de la fédération tchèque de pétanque avec la fédération française ?

« Ils sont très étroits. Je suis aussi membre du comité exécutif de la fédération internationale. Nous utilisons le savoir-faire de la France, des clubs et des joueurs français, et tous les ans, nous recevons le meilleur entraîneur international qui est français. »

Quelle est votre définition de la pétanque ?

« Pour moi, c’est un sport qui ne connaît pas de frontières, entre hommes et femmes, entre jeunes et plus âgés. C’est pour tout le monde. Avec la pétanque, la France a un peu un ambassadeur non-officiel dans le sport. Le pays, mais aussi la chambre de commerce devrait utiliser la pétanque comme un outil pour favoriser francophonie. »