Quand la musique devient théâtre
C'est par une pièce évoquant une période douloureuse de l'histoire du peuple slovaque, qu'a commencé dans la ville de Plzen en Bohême de l'Ouest la 14e édition du festival international Divadlo (Le théâtre). Dans son cadre on peut voir, du 12 au 21 septembre, 54 spectacles présentés par dix troupes étrangères et vingt théâtres tchèques.
Le festival accueille, outre les troupes tchèques, des ensembles du Kazakhstan, de Hongrie, d'Allemagne, de Pologne, d'Autriche et de Slovaquie. L'accent a donc été mis sur l'art théâtral des pays d'Europe centrale réunis sur le plan politique dans le groupe de Vysegrad. Au programme il y a un large éventail de genres : non seulement le théâtre dramatique mais aussi le théâtre du mouvement, le théâtre de marionnettes, le théâtre de la foire, et on joue souvent dans la rue et sur les places publiques. Les organisateurs ont donné à cette édition du festival aussi une autre spécificité : ils ont mis l'accent sur l'importance de la musique parmi les moyens d'expression théâtrale. Les spectacles qu'ils ont choisis réservent donc une large place à l'élément musical. Souvent il ne s'agit pas de la musique scénique dans le sens classique du terme, car la musique est ici un véritable élément dramatique. La musique devient théâtre et le théâtre devient musique.
« L'un des événements du festival est le spectacle intitulé 'Le bateau de Troie' de l'ensemble d'instruments à vent autrichien Mnozil Brass, a dit à l'agence CTK le secrétaire du festival, Tomas Froyda. Sept musiciens y jouent et chantent des compositions de divers genres - Chostakovitch, le tango, la polka, le jazz, le folklore, Udo Jürgens, la marche militaire bavaroise, le chant choral d'église. »
Parmi les ensembles étrangers qui figurent au programme il y a par exemple la troupe « Art and Shock » du Kazakhstan qui a présenté un spectacle excentrique intitulé « Back in URSS ». Il s'agit de l'histoire de trois jeunes filles qui vivent leur adolescence sous le socialisme. Le public de Plzen et la critique ont beaucoup apprécié le théâtre slovaque Arena qui a présenté le spectacle intitulé Tiso. Le grand comédien Marian Labuda y incarne Jozef Tiso, prêtre et président slovaque pendant la Deuxième Guerre mondiale. En utilisant les discours et les articles authentiques de cet homme politique, les auteurs de la production réussissent à faire resurgir toute la carrière du président Tiso, carrière qui a commencé par le combat idéaliste pour la justice sociale et a dégénéré ensuite dans le fanatisme et l'approbation du génocide des Juifs.
Le festival se terminera jeudi 21 septembre par une représentation du théâtre Ypsilon de Prague « Vinobrani v Ypsilonce » (La vendange dans le théâtre Ypsilon) qui est une très libre adaptation de la célèbre opérette « La vendange » d'Oskar Nedbal.