Que de regrets !

Karolína Plíšková, photo: ČTK
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Il en aura manqué peu et beaucoup à la fois à Karolína Plíšková pour qu’elle remporte, à 24 ans, le premier titre du Grand Chelem de sa carrière, samedi soir dernier à New York. Alors qu’elle menait trois jeux à un dans le troisième set décisif et semblait avoir tous les atouts en main pour remporter la finale du simple dames de l’US Open de tennis, la Tchèque s’est inclinée contre Angelique Kerber (3-6, 6-4, 4-6).

Karolína Plíšková,  photo: ČTK
Après l’Open d’Australie en début de saison, et une finale perdue à Wimbledon cet été, l’Allemande, désormais nouvelle numéro un mondiale, a ajouté un deuxième titre majeur à son palmarès. Et même si elle n’est pas passée loin de s’adjuger un match âprement disputé, Plíšková reconnaissait sportivement à la sortie du court les mérites de son adversaire du jour :

« C’était un match très difficile et éprouvant. Pas tant psychiquement que physiquement. D’une part parce qu’il faisait très chaud, et d’autre part à cause du nombre d’échanges. Le tennis que m’a imposé Angelique est un tennis exigeant qui demande beaucoup d’efforts. Il ne suffit pas de taper dans la balle et de faire boum-boum pour remporter un point. Angelique défend formidablement bien et renvoie un nombre incalculable de balles. Elle vous contraint à jouer toujours un coup supplémentaire et à être toujours plus agressive jusqu’à finalement vous pousser à la faute. »

Les fautes, justement, parlons-en. La Tchèque a commis pas moins de 47 fautes directes en l’espace d’un peu plus de deux heures de jeu, dont cinq, qui lui ont été fatales, dans les deux derniers jeux de la partie, alors que la tension était à son comble. Et même si elle a également multiplié les points gagnants, dont vingt-huit au filet, grâce à un jeu autrement plus offensif que celui de l’Allemande, Karolína Plíšková s’est montrée un poil trop irrégulière, notamment donc dans les premier et troisième sets, pour espérer mieux que cette défaite avec les honneurs :

Angelique Kerber,  photo: ČTK
« Il ne m’a pas manqué grand-chose. Si j’avais mené quatre jeux à deux dans le troisième set, peut-être qu’Angelique aurait commis aussi quelques erreurs… Mais à la fin du premier set, j’ai pensé que je n’avais aucune chance aujourd’hui. Le match était équilibré, mais Angelique ne faisait pratiquement aucune faute. Mon idée dans le deuxième set était donc de tenir mon service et d’attendre ma chance sur le sien. Celle-ci est venue et j’ai alors enfin réussi à faire le break, mais seulement parce que j’ai commencé à jouer de façon plus agressive encore. Angelique ne m’a rien donné, il a fallu que je gagne moi-même tous mes points. »

Après avoir éliminé précédemment les sœurs Venus et Serena Williams devant leur public américain, Karolína Plíšková est ainsi tombée sur un os en la personne d’une Angelique Kerber qu’elle avait pourtant facilement dominée en deux sets (6-3, 6-1) deux semaines plus tôt en finale du tournoi de Cincinnati. La Tchèque est d’ailleurs l’unique joueuse qui est parvenue à prendre un set à l’Allemande durant cette quinzaine new-yorkaise. Une statistique qui ne consolait certainement pas la malheureuse Plíšková à l’issue de la finale, mais qui ne l’empêchait pas de reconnaître que Kerber, auteur d’un parcours quasi sans faute lors de cet US Open, a été tout simplement un peu meilleure qu’elle samedi :

Karolína Plíšková,  photo: ČTK
« Oui, sans doute. Angelique est difficile à battre. Elle ne fait pas beaucoup de fautes. Je dois dire qu’elle a joué un de ses meilleurs matchs contre moi. Elle n’est jamais véritablement dans un mauvais jour. Et même quand elle n’est pas dans un bon jour, Angelique reste toujours capable de renvoyer la balle et de ne pas offrir de points à son adversaire. Et quand de votre côté vous faites des fautes, il devient impossible de gagner contre elle. Je lui tire mon chapeau, elle était exceptionnellement bien préparée physiquement. Angelique est capable de courir pendant une semaine (sic). »

Tandis que Kerber disputait déjà sa troisième finale en Grand Chelem cette saison, un bilan auquel il convient d’ajouter une médaille d’argent aux Jeux olympiques à Rio, Plíšková en était, elle, à sa grande première. Et lorsque les deux joueuses se sont retrouvées à égalité à quatre jeux partout dans le troisième match, il est possible que l’expérience ait parlé en faveur de la nouvelle reine du tennis mondial. Une version que ne réfutait pas la Tchèque, et ce bien que cette dernière soit réputée pour la solidité de ses nerfs :

Karolína Plíšková,  photo: ČTK
« Je ne sais pas si cela a aidé Angelique. J’ai toujours cru que je pouvais gagner cette finale, même si, comme je l’ai dit, ce n’était pas facile après le premier set. Je ne m’attendais pas à ce qu’elle joue mal, mais plutôt à ce qu’elle soit un peu plus nerveuse. Angelique était la favorite et elle a parfaitement tenu son rang de nouvelle numéro un mondiale. Elle m’a contrainte à gagner les échanges et à faire des fautes. Oui, je suis déçue, mais je vais m’en remettre, car je pense avoir fait non seulement un bon match, mais aussi un bon tournoi. »

Désormais 6e ce lundi au classement WTA (fédération internationale de tennis féminin) et moins irrégulière qu’une Petra Kvitová tombée elle à la 16e place, Karolína Plíšková semble effectivement, après cet US Open réussi, pouvoir envisager l’avenir avec confiance.

Lucie Šafářová,  photo: ČTK
Une confiance que retrouve également progressivement Lucie Šafářová, qui sort d’une année pourrie par les ennuis de santé. Après une médaille de bronze olympique décrochée récemment à Rio aux côtés de Barbora Strýcová, la Tchèque a remporté avec sa partenaire américaine Bethanie Mattek-Sands le troisième titre du Grand Chelem de sa carrière en double dames. En finale du tournoi du double dames de cet US Open, Šafářová et Mattek-Sands ont battu les Françaises Caroline Garcia et Kristina Mladenovic en trois sets (2-6, 7-6, 6-4). Après l’Open d’Australie et Roland-Garros en 2015, il ne manque donc désormais que Wimbledon à la paire tchéco-américaine pour que la collection de Grands Chelems soit complète.