Plíšková, c’est de la bombe !

Karolína Plíšková, photo: ČTK
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Karolína Plíšková disputera ce samedi à New York la première finale d’un tournoi du Grand Chelem de sa carrière. Jeudi, la Tchèque a créé la surprise en battant Serena Williams en deux sets (6-2, 7-6) en demi-finales de l’US Open. A 24 ans, celle qui intégrera le Top 5 mondial dès la semaine prochaine en cas de victoire en finale contre l’Allemande et nouvelle numéro un mondiale Angeligue Kerber, confirme pour de bon les promesses qu’elle laissait augurer ces dernières années.

Karolína Plíšková,  photo: ČTK
Karolína Plíšková en finale de l’US Open, c’est une surprise sans en être tout à fait une. Comprenez, c’est un sacré bond en avant que la grande Tchèque (1,86 m) a réalisé à Flushing Meadows cette semaine. Avant cela, la vainqueur du tournoi junior de l’Open d’Australie en 2010 n’était en effet jamais parvenue à passer le stade d’un troisième tour chez les seniors dans un Grand Chelem. En s’offrant le droit de songer très sérieusement au premier titre de sa carrière dans une des quatre épreuves majeures de la saison, Plíšková a non seulement fait bien mieux que ça, mais elle l’a fait aussi avec la manière. Après avoir sorti notamment les sœurs Williams lors de son parcours, d’abord Venus en huitièmes de finale puis donc Serena en demies, personne ne peut affirmer que sa place en finale est usurpée. D’ailleurs, depuis Kim Clijsters en 2009, plus aucune autre joueuse n’était parvenue à battre les deux Américaines lors de la même quinzaine dans le plus grand stade de tennis au monde. Il aura donc fallu attendre Plíšková pour revoir une telle performance ; un exploit, n’ayons pas peur des mots, dont même la principale intéressée affirmait prendre difficilement conscience :

Serena Williams et Karolína Plíšková,  photo: ČTK
« Si quelqu’un m’avait dit avant le tournoi que je battrais les deux sœurs Williams, je ne l’aurais certainement pas cru. Une, ça oui, mais les deux à la suite et devant le public américain sur le court central ? Non, vraiment non. »

Pour autant donc, Karolína Plíšková en finale de l’US Open, ce n’est pas non plus une surprise à proprement parler. Juste avant de se rendre à New York, la Tchèque, 11e mondiale quand même et qui s’apprête à retrouver le Top 10, avait déjà remporté le tournoi de Cincinnati, en infligeant en finale une sévère défaite (6-3, 6-1) à une certaine… Angelique Kerber ; celle-là même qu’elle retrouvera ce samedi soir sur le court Arthur Ashe pour le match le plus important de sa jeune carrière.

Karolína Plíšková,  photo: ČTK
A l’exception de ces maudits Grands Chelems qui ne lui réussissaient guère jusqu’à présent, Plíšková se montre de plus en plus régulière ces deux dernières saisons ; deux années au cours desquelles elle est progressivement arrivée au plus haut niveau. Avec déjà six finales disputées en 2005 et trois autres cette saison, celle qui possède un des services les plus puissants chez les femmes actuellement, est devenue une habituée des derniers tours dans les tournois les plus relevés du circuit. Ses deux titres remportés à Nottingham et Cincinnati cet été le confirment. Son entraîneur Jiří Vaněk précise les raisons, selon lui, de la montée en puissance de sa protégée :

« Nous avons travaillé ses montées au filet de façon à ce que Karolína puisse venir finir les points à la volée. Mais pour le reste, nous n’avons rien changé de fondamental dans son jeu. C’est d’abord dans la tête qu’elle a le plus progressé. Elle se prépare mieux à ses matchs aussi grâce au préparateur physique. L’équilibre reste fragile, car il faut que Karolína gagne encore en constance. Au bout du compte, je comparerais tout cela à un puzzle dont les pièces s’emboîtent les unes dans les autres. »

Karolína Plíšková,  photo: ČTK
Depuis Helena Suková en 1993, plus aucune autre joueuse tchèque n’était parvenue à se qualifier pour la finale de l’US Open. Surtout, après les titres de Petra Kvitová à Wimbledon en 2011 et 2014, ou encore la finale de Lucie Šafářová à Roland-Garros la saison dernière, Karolína Plíšková démontre une fois de plus que le tennis féminin tchèque se porte décidément très bien. C’est de bon augure aussi avant la finale en novembre prochain à Strasbourg de la Fed Cup, dont les Tchèques sont doubles tenantes du titre. Derrière chaque grand homme, se trouve une femme, prétend le proverbe. Dans le monde de la petite balle jaune, c’est derrière chaque grande femme tchèque que se trouve une autre grande femme tchèque…