Questionnaire de Proust : Samuel Moucha

Radio Prague a préparé pour vous une mini-série de l’été. Cette année, nous vous proposons un petit questionnaire de Proust. Plusieurs personnalités tchèques que nous apprécions à Radio Prague et que nous avons déjà interrogées par le passé, se sont prêtées à ce petit jeu des questions-réponses. Aujourd’hui, l’artiste franco-tchèque Samuel Moucha, interrogé par Anna Kubišta.

Samuel Moucha
Quel est ton principal trait de caractère ?

« La sincérité. »

Qu’apprécies-tu le plus chez tes amis ?

« La sincérité. »

Quel est ton principal défaut ?

« Il y en a beaucoup : l’orgueil, la susceptibilité, je me bats avec la jalousie (rires). »

Quelle est ton occupation préférée ?

« La gravure. »

Quel est ton rêve de bonheur ?

« Ce serait un peu cliché de dire : la liberté, le bateau ivre. »

Quel serait ton plus grand malheur ?

« La perte des sens. »

Qu’est-ce que tu voudrais être ?

« Un grand aventurier. »

Quel est le pays où tu désirerais vivre ? Une question intéressante parce que tu es déjà partagé entre deux pays, la France et la République tchèque…

« J’entendais un ami parler du Maroc en assez bon termes récemment. J’avoue que ça pourrait me gratter l’oreille. Mais en fait, je m’appelle ‘mouche’, Moucha, donc je n’ai pas l’intention de poser mes bagages de manière définitive en quelque endroit que ce soit, mais j’avoue que mon quartier général je le préfère à Prague qu’à Paris. Pouvoir bouger depuis une place ronde, dans d’autres pays de la planète. »

Quelle est ta couleur préférée ?

« L’indigo. »

Quels sont tes auteurs favoris en prose ?

« Hermann Hesse, Tourgueniev. Je ne sais pas si je devrais le dire, parce que je ne connais pas encore très bien mais je suis en train de lire son autobiographie, c’est Trotski ‘Ma vie’, qui est très bien. Il y en a beaucoup… Hrabal peut-être aussi. »

Quels sont tes peintres favoris ?

« On peut dériver directement sur les graveurs ? J’adore Váchal, j’adore Lyn Ward, auteur américain méconnu, j’adore Paul Klee. J’aime beaucoup le XXe siècle. Il faut dire que je connais moins tous les grands classiques, mais si j’avais une autre période, ce serait la Renaissance évidement, ce serait Leonardo da Vinci, Michelangelo, etc. La Renaissance italienne, florentine. J’aime beaucoup moins tout ce qui est happenings et installations, tout ce que l’on considère comme de l’art contemporain qui me laisse vraiment béat d’anti-admiration. Béat de désespoir, même de rage. Je ne parlerais pas de l’abstraction d’une manière générale, mais je parlerais plutôt de ce que l’on fait en ce moment, pour la plupart, il ne faut pas faire de généralités, mais récemment je suis allé voir une exposition où l’on vendait un caillou à 3 000 euros, le projecteur à 5 000... »

Quel est le don de la nature que tu voudrais avoir ?

« Pourquoi ne pas être Vulcain ? »

Quelles sont les fautes qui t’inspirent le plus d’indulgence ?

« L’avarice, la méchanceté, la petitesse, ces trucs que j’estime faisant partie de chacun de nous-mêmes, donc c’est pour ces raisons que l’on veut bien l’excuser. »

Quelle est ta devise ?

« Il faut que je m’en souvienne, parce que ce n’est pas moi qui l’ai dite, mais j’aime bien celle de Lao Tseu je crois, qui disait ‘s’extérioriser, sans exagération, s’intérioriser sans modération et trouver le juste milieu’. »