Relève des chefs d'orchestre
Le chef d'orchestre Zdenek Macal a mis fin officiellement à son engagement dans l'Orchestre de la ville de Prague FOK pour pouvoir s'occuper à plein temps de la Philharmonie tchèque dont il devient, à partir de cet automne, directeur musical.
Zdenek Macal remplacera à ce poste Vladimir Ashkenazy, un chef et un pianiste excellent, dont le règne dans la Philharmonie tchèque se termine non sans une certaine amertume. On sait qu'il a refusé de diriger le premier orchestre tchèque lors du festival Printemps de Prague et qu'on a été obligé de le remplacer par John Eliot Gardiner. Les spéculations sur cette rupture entre la Philharmonie et son chef se multiplient. On cite dans ce contexte les paroles de certains musiciens reprochant à Ashkenazy ses riches activités artistiques qui ne lui laissaient pas assez de temps pour la Philharmonie. De même, les critiques peu flatteuses de la récente tournée de l'orchestre à Londres ont envenimé sans doute encore davantage les rapports entre la Philharmonie tchèque et son directeur musical.
Ces spéculations ne changeront cependant rien au fait que ces lundi et mardi à Vienne, Ashkenazy a dirigé la Philharmonie pour la dernière fois et l'orchestre s'engage dans une nouvelle étape de son existence. Le nouveau directeur Zdenek Macal promet de renoncer pratiquement à tous les engagements étrangers pour se consacrer entièrement à son orchestre. Originaire de Moravie, il envisage de mettre l'accent sur le répertoire tchèque, mais pas seulement sur les grands maîtres comme Dvorak, Smetana, Janacek, Martinu, mais aussi sur les compositeurs moins connus des XIXème et XXème siècles. Il aimerait présenter à chaque concert au moins une oeuvre moderne ou contemporaine. Ses rapports avec les musiciens de l'orchestre sont excellents ce qui un bon début et une promesse pour l'avenir, mais ce qui ne garantit pas que la collaboration entre le chef et ses musiciens restera toujours idyllique. Il a signé un contrat pour trois ans et n'exclut pas qu'on pourrait éventuellement le prolonger. Mais il reste prudent: "Ce n'est que dans le courant de ces trois années qu'il s'avérera si mon amour avec la Philharmonie tchèque est un amour partagé, réel ou simplement passager. Je n'arrive pas à le prévoir en ce moment."