Remis à neuf, les châteaux tchèques prêts à accueillir les visiteurs

Les jardins du Château de Prague

Tout comme l’année dernière, les monuments historiques en République tchèque n’ont pas rouvert leurs portes début avril, à l’occasion d’une nouvelle saison touristique. Fermés pour cause de pandémie, de nombreux châteaux, palais ou forteresses, publics et privés, ont fait peau neuve et ont hâte d’accueillir les visiteurs dès que possible. Avec le retour des beaux jours, le public peut au moins profiter de leurs parcs et jardins.

Château de Buchlovice | Photo: Marzper,  public domain

Les jardins du Château de Prague, le parc du splendide château néogothique de Sychrov, situé en Bohême du Nord, et qui appartenait à la famille française des Rohan, ou encore le Jardin floral (Květná zahrada) de Kroměříž, en Moravie, se sont ouvert au public le week-end dernier. D’autres châteaux, comme ceux de Buchlovice, Slatiňany ou Kratochvíle invitent à la flânerie et à la découverte dès ce samedi.

En revanche, les monuments historiques restent fermés et espèrent pouvoir accueillir les touristes fin mai ou début juin. De nombreux sites ont profité des périodes d’inactivité dues aux confinements pour mener d’importants travaux de rénovation, souvent envisagées depuis des années, pour dépoussiérer leurs collections et galeries et réfléchir aux nouveautés.

Château de Hrubý Rohozec | Photo: Miloslav Rejha,  Wikimedia Commons,  CC BY-SA 3.0

Ainsi, les châteaux de Hrubý Rohozec, de Vimperk ou encore les jardins du château gothique de Pernštejn se sont refait une beauté. On écoute Vojtěch Brož, du château de Vimperk, en Bohême du Sud, prêt à rouvrir après deux ans de rénovation :

« Nous avons notamment restauré les façades du château. Ce qui est intéressant, c’est que chacune d’entre elle représente une autre époque et un autre style architectural : ici, vous voyez une façade du XVIIe siècle à côté d’une façade baroque. »

Le château de Rosice, près de Brno, en Moravie, est également prêt à rouvrir. On écoute le châtelain Ludvík Vaverka :

Château de Rosice | Photo: Nxr-at,  Wikimedia Commons,  CC BY-SA 4.0 DEED

« Nous proposons au public un circuit touristique qui leur fait découvrir 20 pièces avec un très beau mobilier d’époque. Ce monument a la particularité d’être l’unique château Renaissance en Tchéquie à avoir un abri antiatomique. Bien sûr que nous avons enregistré une importante perte des recettes l’année dernière. Malgré cela, nous n’allons pas augmenter le prix d’entrée, mais nous resterons ouverts sept jours sur sept, y compris le lundi. »

Château de Nebílovy | Photo: Martina Schneibergová,  Radio Prague Int.

Si une incertitude persiste autour de l’organisation d’événements culturels, certains sont prêts à relever le défi, comme Milan Fiala qui gère le petit château de Nebílovy, près de Plzeň. Il a pour ambition d’y aménager, dans les années à venir, « le plus beau jardin baroque à l’ouest de Prague ». On l’écoute :

Château de Nebílovy | Photo: Martina Schneibergová,  Radio Prague Int.

« Nous sommes prêts à rouvrir du jour au lendemain. J’espère que ce sera possible en mai. Notre château est en fait un palais baroque de style viennois. C’est l’unique bâtiment du genre qui existe en Tchéquie. En plus, nous avons ici une galerie d’art moderne, un café, nous organisons des concerts de musique ancienne et de jazz. Début septembre, nous espérons pouvoir organiser la 29e édition de notre festival de musique dédié à Joseph Haydn. Nous avons programmé treize concerts, le même nombre que l’année dernière, où nous sommes également parvenus à mettre en place cette événement. »

Pendant la crise sanitaire, l’Institut national du patrimoine qui gère une centaine de monuments historiques tchèques a mis en place des visites virtuelles de châteaux qui devraient progressivement céder la place aux visites classiques.

Selon sa directrice Naděžda Goryczková, l’Institut veut désormais être plus présent sur les réseaux sociaux. Ainsi, il a lancé début avril une série de podcasts qui présentent les spécialistes chargés du bien-être des monuments historiques tchèques, dont des historiens, archéologues ou documentaristes.

Plus de détails sur le site de l’Institut : https://www.npu.cz/en.