Retour de « La Dolce Vita » sur les écrans tchèques

La Dolce Vita

Le ciné-art Aero de Prague peut se targuer d'une programmation intéressante qui a tout pour satisfaire les cinéphiles pragois. Ce jeudi, il a présenté, en première renouvelée, La Douceur de vivre, La Dolce Vita, de Federico Fellini. Le retour du célèbre film sur les écrans tchèques est très remarqué, par la critique et par le public. Une note d'Alena Gebertova.

La Dolce Vita
Les témoins s'en souviennent encore. Lors de la sortie de La Dolce Vita de Fellini en Tchécoslovaquie, dans les années soixante, le quotidien Rude Pravo, organe du Parti communiste, assurait ses lecteurs : c'est une image fidèle et une critique impitoyable de la décadence morale et du cynisme de la société capitaliste. Dans cette logique, le film avait même été décoré d'un prix au « Festival du Film des travailleurs », manifestation qui, en dépit de son appellation quelque peu douteuse, présentait certains films de qualité. Il va de soi qu'à l'époque, les spectateurs tchèques avaient pris d'assaut les salles de cinéma pour observer, à travers les beaux yeux du chroniquer mondain, incarné par le très populaire Marcello Mastroianni, les débauches de l'aristocratie romaine. La Dolce Vita était pour les Tchèques la première occasion de voir un vrai « film à scandales », avec une scène érotique probablement jamais vue, jusque-là, sur les écrans tchèques, dans laquelle la sulfureuse Anita Ekberg se rafraîchissait dans la fontaine de Trevi.

La Dolce Vita
Aujourd'hui, plus de quarante ans après sa création, le film La Dolce Vita ne peut guère scandaliser. Ce qui reste, ce sont ses grandes qualités artistiques. Si l'Association des ciné-arts tchèques présente au public une copie du film restauré, c'est d'abord pour le montrer à la jeune génération de spectateurs qui n'ont pas pu le connaître et pour commémorer, en même temps, les dix ans qui se seront écoulées, le 30 octobre, depuis la mort du « maestro » Fellini. Par ailleurs, l'Association programme des premières renouvelées d'autres films appartenant au Panthéon du cinéma mondial, dont Casablanca avec Ingrid Bergman ou Fanny et Alexandre d'Ingmar Bergman.