Rétrospective du peintre Frantisek Tichy
Nostalgie, mystère, poésie - telles sont les qualités de l'oeuvre du peintre Frantisek Tichy qui le rendent aimé du public tchèque. Actuellement on présente à la Maison à la cloche de pierre à Prague une grande rétrospective de ce peintre.
Frantisek Tichy aimait le cirque, les clowns, le théâtre, les spectacles de variétés. Pour beaucoup de Tchèques, il restera le dernier représentant de la bohème à la française. D'ailleurs, c'est Paris qui a vu ses débuts artistiques. Parti pour Sao Paulo, il s'est arrêté dans la capitale française et y est resté. C'est en France qu'il a subi l'influence de Daumier, de Seurat et de Picasso, et c'est à Paris qu'il est parvenu à la maturité artistique. Revenu à Prague, il s'est mis à développer les thèmes qui lui étaient chers - les scènes de cirque, les portraits de ses proches, les personnages du Nouveau Testament, Don Quichote et Paganini. Ses accès de colère, ses démêlées avec le régime communiste et sa liberté d'esprit étaient fameux. Il a refusé d'accepter le mensonge idéologique et a été chassé, en 1951, de l'Ecole des Arts et des Métiers où il enseignait. Il ne s'est jamais remis de ce coup du sort brutal. Effondré, il est mort en 1961 à l'âge de 65 ans. Sa popularité ne s'est jamais démentie. Auteur de peintures, dessins, gravures, illustrations de livres, décors de théâtre, il a marqué par son style plusieurs générations de peintres tchèques. Ses clowns, ses acrobates, ses écuyères, ses prestidigitateurs nimbés d'un aura poétique continuent de nous intriguer et de nous fasciner par leur mystère.