Sécurité alimentaire : vers une harmonisation du système de contrôles

(Foto: Felix Neumann)

Le contrôle des produits alimentaires en République tchèque devrait être plus simple et mieux organisé à l’avenir. C’est du moins ce que prévoit le ministère de l’Agriculture. Ce mardi, deux amendements allant dans ce sens ont été présentés au gouvernement. Si ceux-ci sont adoptés, la surveillance l’ensemble de la chaîne allant de la production à la vente des denrées ne devrait plus dépendre que du ministère de l’Agriculture et non plus de celle également du ministère de la Santé.

Photo: Archives de Radio Prague
Le projet du ministère de l’Agriculture serait l’un des plus ambitieux de ces quinze dernières années en matière de protection alimentaire. C’est du moins ce qu’affirme le ministre, Petr Bendl. Celui-ci souhaite en effet que tous les contrôles des produits alimentaires deviennent de la compétence uniquement de son ministère, y compris dans le domaine de la restauration, qui dépend jusqu’à présent des services hygiéniques du ministère de la Santé.

Actuellement, tandis que les saucisses vendues sur les marchés fermiers qui ont fleuri à Prague ces dernières années sont contrôlées par l’administration vétérinaire, les légumes le sont, eux, par l’Inspection agricole et alimentaire, tandis que la propreté est l’affaire des hygiénistes. Le ministère de l’Agriculture souhaite donc simplifier le système existant en l’harmonisant et en regroupant l’ensemble de ces différents contrôles sous une même autorité, concrètement la sienne, comme le précise Petr Bendl :

Petr Bendl,  photo: Filip Jandourek
« Cela signifie contrôler une denrée depuis sa production jusqu’à sa distribution et à sa vente, et pas seulement une partie de ce processus. Il ne s’agit pas seulement de la qualité des spiritueux dont on a tant parlé ces dernières semaines, mais aussi par exemple de celle de la viande, et notamment du gibier, où il existe des risques certains que nous souhaiterions éliminer. »

Le projet du ministère de l’Agriculture se heurte néanmoins pour l’heure à l’opposition du ministère de la Santé. Selon ce dernier, les hygiénistes contrôlent par exemple les certificats de santé des vendeurs des produits alimentaires. Or, sans le travail des médecins, ces contrôles deviendront impossibles. Le ministre Leoš Heger défend sa position :

« Il ne s’agit pas seulement de garantir la qualité des ingrédients qui composent les aliments, mais aussi de s’assurer que les différents intervenants dans le processus de production et de distribution savent comment procéder et agir pour éviter les éventuelles infections alimentaires. En un mot, il s’agit de contrôler la situation sanitaire et hygiénique de l’ensemble du processus. C’est pourquoi je pense qu’il s’agit d’une opération sanitaire nécessitant certaines compétences médicales. »

Leoš Heger,  photo: Filip Jandourek
Quels que soient les avis, la présentation de ces projets d’amendements est une réaction aux changements qui interviendront prochainement dans la législation européenne, l’objectif de base restant néanmoins, si l’on en croit le ministre de l’Agriculture, de renforcer la protection de la santé des consommateurs ainsi que leur information. S’ils sont adoptés, les deux amendements en question entreront en vigueur en décembre 2014, au même moment que le règlement européen relatif à l’information des consommateurs sur les denrées alimentaires. Il s’agit également d’une réaction aux nombreuses infractions et fraudes constatées depuis le début de l’année dans les commerces tchèques sur l’origine ou la composition des aliments ainsi que sur leurs dates de péremption.