Succès d’un organiste tchèque au Concours international Jean-Sébastien Bach
L’organiste tchèque Pavel Svoboda a terminé deuxième du Concours international annuel Jean-Sébastien Bach, qui s’est tenu les deux premières semaines de juillet à Leipzig, en Allemagne. Trente-six ans après son professeur, Jaroslav Tůma, Pavel Svoboda est ainsi devenu le premier organiste tchèque mis à l’honneur lors de ce prestigieux rendez-vous.
« Le concours a eu lieu sur deux semaines, donc cela a été difficile tant physiquement que psychiquement, car les quatre tours préliminaires représentent toujours un risque. On ne peut être jamais sûr de continuer la compétition, et ce à cause de multiples facteurs comme le moral, la météo, etc. C’est une question à la fois de chance et de différentes circonstances, et même de l’humeur du jury, qui choisit des musiciens parmi d’autres, qui jouent en fait tous très bien. Donc, une fois arrivé à la dernière étape de la compétition, et que l’on fait partie des trois finalistes, on essaie de se convaincre pour évacuer le stress qu’il ne s’agit plus que d’un concert. On essaie de profiter pleinement de notre morceau et on est tout simplement reconnaissant de pouvoir jouer à l’église Saint-Thomas. »
Avant de choisir le trio d’organistes gagnants, le jury du concours a opéré une sélection parmi des dizaines de musiciens du monde entier. Dès janvier 2016, les participants ont eu tout d’abord l’obligation d’envoyer une vidéo d’une demi-heure, afin d’éviter de possibles fraudes. Douze organistes ont été choisis au deuxième tour, six ont été sélectionnés pour le tour suivant. Les trois finalistes se sont produits à l’église Saint-Thomas pour la quatrième et dernière étape de la compétition. Pavel Svoboda a dévoilé que le répertoire interprété lors de ce dernier concert comportait non seulement des œuvres de Jean-Sébastien Bach, mais aussi de compositeurs contemporains, comme l’Allemand Max Reger, dont on commémore cette année les 100 ans de sa mort.Précisons que, cette année, le premier prix du concours a été remporté par le Japonais Kazuki Tomita et la troisième place par la Russe Alina Nikitina. Déjà lauréat en 2013 du festival international de musique classique le Printemps de Prague, l’organiste tchèque a spécifié en quoi la consécration au festival de Leipzig constitue pour lui un évènement marquant :
« Cela a toujours été pour moi, sinon un rêve, une apogée. J’aime énormément Jean-Sébastien Bach. Je trouve que la totalité de son travail est un travail de génie. Cela a donc été la suite logique des choses. Où peut-on aller lorsqu’on aime Bach ? A Leipzig, bien évidemment. »
Pavel Svoboda, qui est également président de PROVARHANY, une association qui a pour objectif de protéger les orgues historiques, a précisé que la République tchèque avait encore beaucoup à faire en la matière en comparaison avec l’Allemagne par exemple, à commencer par l’orgue de l’église Saint-Thomas de Leipzig, qui est un instrument unique en son genre. De plus, toujours selon Pavel Svoboda, la conservation des orgues en République tchèque est souvent réalisée par des amateurs, qui n’en prennent pas suffisamment soin. Dans la mesure où le concours international Jean-Sébastien Bach a été un des concours parmi les plus difficiles auxquels il a participé, le jeune organiste de 29 ans a dévoilé quels étaient ses plans pour les semaines à venir :« Là présentement, je n’ai vraiment qu’une envie : ne plus voir d’orgue pendant quelques jours. Puis je jouerai à l’académie Václav Hudeček à Luhačovice, avant un concert à Udine en Italie. A Prague, ce sera le 11 août à l’église Saint-Jacques dans le cadre du Festival international d’orgue. Et enfin à Passau en Allemagne.»
En tant que membre de l’ensemble Barocco sempre giovane, Pavel Svoboda se présentera également à l’occasion d’un autre Festival international d’orgue qui se tiendra à Olomouc en septembre. Actuellement, Pavel Svoboda prépare un projet de présentation au grand public de l’œuvre complète pour orgue de Jean-Sébastien Bach.