Transports et énergie : le gouvernement planifie les grands chantiers de demain
Le gouvernement a adopté, lundi, le document intitulé « La Politique de développement territorial 2008 ». Cette vaste étude réalisée par le ministère du Développement régional planifie les grands chantiers stratégiques dans les domaines des transports et de l’énergie qui devraient être réalisés dans un proche avenir en République tchèque.
Un réseau autoroutier plus dense du nord au sud et d’ouest en est, une nouvelle piste pour l’aéroport de Prague-Ruzyně, un immense canal de navigation reliant le Danube à l’Elbe, une augmentation des capacités de production des deux centrales nucléaires du pays ou encore une exploitation plus importante des ressources en charbon : tels sont les principaux axes du développement territorial approuvés par le gouvernement d’experts provisoire de Jan Fischer. Sans arrêter aucune date ni contours précis, cette politique doit servir à délimiter les conditions pour l’éventuelle réalisation future de l’ensemble de ces projets.
C’est d’ailleurs ce qu’a tenu à préciser le Premier ministre, Jan Fischer, pour qui l’adoption du document ne liera pas les mains des prochains gouvernements appelés à succéder à son cabinet :
« Cette politique n’anticipe aucune décision irrévocable qui empêcherait ensuite les autres gouvernements de décider de ce qui sera réellement réalisé, à quel endroit et dans quel domaine précis. Cette Politique de développement territorial ne fixe rien concrètement et c’est ainsi qu’elle a été conçue. »Toujours selon Jan Fischer, la décision prise par le gouvernement permet notamment de mettre en place les conditions nécessaires pour la protection de certains terrains bien ciblés sur lesquels pourraient être réalisés les différents projets. En un mot, aucuns travaux ne pourront désormais être entrepris sur des terrains autres que ceux prévus par les ministères pour la réalisation de leurs projets. C’est le cas, par exemple, des zones dans lesquelles passeront les autoroutes ou de celle dans laquelle est envisagée l’éventuelle construction d’une troisième centrale nucléaire, en Moravie du Nord.
Dans l’immédiat, les premières concernées par l’adoption de la politique sont donc les régions et les communes, désormais contraintes d’adapter leurs propres plans d’aménagement en fonction de celui de l’Etat. C’est également l’un des principaux reproches que formulent les écologistes au sujet du document, comme l’explique Pavel Doucha, responsable du Service juridique écologique :
« Cette politique va entraîner, entre autres, une limitation du développement d’un grand nombre de communes sur les territoires desquelles seront délimités les terrains destinés à la réalisation de ces différents projets controversés. Les communes ne pourront donc pas profiter du tourisme car personne ne va vouloir construire une pension ou un hôtel là où est prévu un dépôt de déchets nucléaires ou une autoroute. »
Une critique reprise de longue date par les défenseurs de l’environnement mais que le ministère du Développement régional balaie d’un revers de la main en argumentant que le document est le fruit d’un travail de fond entamé en 2006. Une époque où les Verts appartenaient à la coalition gouvernementale et où en qualité de membres de celle-ci, ils s’étaient justement opposés à l’adoption de cette politique de développement territorial.