Un abus sexuel a suscité un conflit des catholiques tchèques
Un scandale a ébranlé, récemment, l'autorité de l'Eglise tchèque. Depuis un mois, un curé qui aurait abusé des enfants du choeur mineurs est détenu. L'affaire a suscité un débat orageux entre les catholiques libéraux, les conservateurs et les athées sur la façon de réagir de l'Eglise tchèque. Magdalena Segertova.
On parle de la crise, d'une dissidence au sein de l'Eglise catholique tchèque, déclenchée par ce triste incident. Selon certains, une tension entre l'aile libérale et conservatrice de l'Eglise existe partout dans le monde. En République tchèque, où le dialogue entre les deux camps est, paraît-il, difficile à établir, l'affaire du curé Frantisek Merta a été la goutte qui a fait déborder le vase. Le sujet de ce "roman policier" ? En quelques mots, l'Eglise est critiquée par ses représentants libéraux d'avoir voulu étouffer l'affaire du curé, accusé d'abus sexuel. Présentons maintenant les personnages... Le curé, bien sûr, mais aussi Vaclav Novak, étudiant en théologie qui a été le premier à en avertir la police, et Jan Graubner, archevêque d'Olomouc. Passons maintenant à l'intrigue... M. Merta aurait commis les délits dont il est accusé dans les années 1995-1998, et ceci dans ses paroisses et dans une colonie de vacances en Moravie. Il y a quelques mois, l'étudiant Vaclav Novak a appris que quelques enfants du choeur s'étaient plaints du comportement du curé. M. Novak rencontre l'archevêque Graubner, or, le curé est seulement transféré d'une paroisse à l'autre, où il continuerait à abuser des enfants. "J'ai voulu que le problème soit résolu à l'intérieur de l'Eglise, mais l'archevêque Graubner m'a dit que si je porte plainte contre le curé, il démissionnera", raconte Vaclav Novak. Finalement, il surmonte la peur et va quand même à la police.
Aujourd'hui, l'étudiant est vigoureusement critiqué et se sent comme un damné parmi les catholiques. "Vous allez vous sentir mal en mourant", lui a prédit un prêtre. Les libéraux le soutiennent, les conservateurs défendent l'attitude "discrète" de l'archevêque d'Olomouc. Les résultats de l'enquête policière ne sont pas encore connus, mais l'Eglise s'est déjà officiellement excusée du comportement du curé.