Un succès fou de Karel Gott à New York

Vendredi, l'un des plus grands rêves de Karel Gott, légende de la musique pop tchèque, s'est réalisé. Applaudi frénétiquement par plus de 2000 spectateurs, il est monté sur le podium de Carnegie Hall, à New York. Magdalena Segertova.

Si un musicien sait remplir complètement la salle de Carnegie Hall et mettre son public debout, on peut déjà parler d'un succès mondial. Karel Gott, des dizaines de fois titulaire du prix du meilleur chanteur tchèque, le Rossignol d'or, l'a, à ses 60 ans, remporté. Depuis des années déjà, la voix de Karel Gott fait accélérer le pouls des mélomanes, du sexe féminin en particulier, aussi au-delà de la frontière tchèque, surtout en Allemagne. Vendredi soir, devant la fameuse salle musicale de New York où des dames en robes de gala et des messieurs en smokings attendaient la star tchèque, on a pu entendre, à part l'allemand et l'anglais, le tchèque, le slovaque, le polonais et le russe. Et oui, le public fut vraiment international, bien que composé en majorité des Tchèques et des Slovaques installés aux Etats-Unis. Parmi les plus célèbres, le cinéaste Milos Forman et l'ancienne patineuse artistique tchèque Aja Vrzanova. Leur idole, arrivé en Rolls-Royce blanche, les a emballés par un mélange de musique moderne et classique : du rock and roll, de la pop, des morceaux d'opéra et d'opérette... Deux femmes aussi ont donné un lustre à la soirée : le mannequin américain d'origine tchèque Paulina Porizkova, qui a inauguré le show, mais surtout une autre vedette du monde musical tchèque, la chanteuse Helena Vondrackova. L'invitée de Karel Gott a, elle aussi, chanté en tchèque, slovaque, anglais, allemand, italien, russe, et en polonais. Le folklore tchèque et morave étant bien choisi par le duo pour terminer, pas un seul oeil n'est resté sec. Quand les applaudissements à tout rompre se sont calmés, les artistes ont pu souffler à la réception, organisée par le consulat et le centre tchèque à New York.

Le lendemain, une promenade en bateau Star of America et un dîner au restaurant tchèque La Prague d'or étaient au programme. Dans une interview, accordée à The New York Times, Karel Gott s'est souvenu de l'époque du socialisme, dont il représentait, lui aussi, la culture. D'après ses mots, il chantait de l'amour et de la vie, et non de la politique. La musique était, d'ailleurs, un moyen d'oublier cette dernière, pense le chanteur, aimé par les uns et critiqué par les autres. Quoi qu'il en soit, il fut, avec Helena Vondrackova, le premier artiste d'Europe centrale et orientale à se produire à Carnegie Hall. "Au revoir dans un an, peut-être", a-t-il dit en quittant, ému, le podium.

Auteur: Magdalena Segertová
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