Un Tchèque condamné en Thaïlande pour trafic de drogue gracié par le président de la République
Emil Novotný avait 19 ans en 1995, quand il a été arrêté à l’aéroport de Bangkok en possession de plus de 5 kg d’héroïne qu’il tentait de faire passer au Cambodge. Les peines sont sévères en Thaïlande et Emil Novotný a été condamné à 50 ans de prison. Le président de la République tchèque, Václav Klaus, vient de le gracier.
L’accord tchéco-thaïlandais engage la République tchèque à reconnaître les condamnations de citoyens tchèques par la justice thaïlandaise, ceux-ci peuvent demander à être extradés, mais ils doivent effectuer le reste de leur peine en Tchéquie. Ils ne peuvent ensuite être libérés qu’après avoir effectué les deux tiers de la peine. Par contre, ils peuvent bénéficier de la grâce présidentielle. La justice tchèque a reconnu les peines prononcées contre Emil Novotný par le tribunal de Bangkok. En 2004, elle a confirmé que celui-ci devrait encore passer 34 ans en prison. Novotný a plusieurs fois fait appel, mais en février 2007 la Cour constitutionnelle a définitivement refusé de comprimer ou d’abolir sa peine. Il ne lui restait plus qu’un seul espoir pour éviter de passer encore 16 ans en prison : la grâce présidentielle. Quelles sont les raisons qui ont conduit le chef de l’Etat, Václav Klaus, à la lui accorder ? Réponse du porte-parole du président, Radim Ochvat :
« Le président de la République a tenu compte qu’Emil Novotný avait commis cet acte criminel quand il était encore très jeune, à 19 ans, et qu’il avait en outre effectué une grande partie de sa peine dans les dures conditions des prisons thaïlandaises. »
Rappelons que le chef de l’Etat accorde sa grâce le plus souvent pour des raisons humanitaires. Emil Novotný a été libéré le 25 juin, après avoir passé 13 ans en prison. L’histoire des deux Tchèques condamnés à de lourdes peines en Thaïlande pour trafic de drogue a attiré l’attention du réalisateur et scénariste, Dan Svrátek pour son premier film « Les damnés » qui est sorti sur les écrans en février 2002. Sa distribution était accompagnée du slogan « … Cela peut aussi t’arriver », que certains ont jugé comme très discutable.