Une découverte qui peut changer l'histoire de l'art
La restauration des monuments historiques de Prague met à jour des objets et oeuvres dont l'existence était entièrement ignorée pendant des siècles. Parmi ces découvertes relativement nombreuses ces derniers temps, il y a les très précieuses fresques du XIVe siècle que les restaurateurs ont dévoilées sur les murs de l'église Sainte-Anne, désacralisée et remaniée en centre multiculturel et spirituel par la fondation Vision 97 des époux Havel.
Les fresques sont tout à fait rares par leur qualité et leur étendue - près de 80 mètres carrés, proches par leur importance des oeuvres qui se trouvent dans la cathédrale Saint-Guy, au Château de Prague, et au château de Karlstejn. Les trois fresques représentent les sept sacrements, la scène de l'adoration des Rois Mages et les lamentations du Christ. « La représentation picturale des deux derniers thèmes témoigne de l'importance de cet espace en son temps, car il s'agit de thèmes réservés aux monarques, » explique Jiri Fajt, expert en art ancien de la Galerie nationale de Prague.
Les fresques sont gravement endommagées et les dix restaurateurs, qui travaillent dans l'église, ne termineront pas les travaux avant la fin de l'année prochaine. Le projet est financé par la fondation Vision 97 des époux Havel. Au pied des fresques partiellement restaurées de l'église Sainte-Anne, des représentants de la fondation American Express ont remis, mardi dernier, à Vaclav Havel un don de 75 000 dollars destinée à la poursuite des travaux pour la sauvegarde de cette oeuvre unique.