Vaclav Klaus critique la campagne « provocatrice » du gouvernement en faveur de l'UE

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Alors que se profile à l'horizon des 13 et 14 juin prochains le référendum d'adhésion de la République tchèque à l'Union européenne, différentes campagnes d'information battent leur plein dans le pays depuis plusieurs semaines, incitant la population à voter « oui » à cette occasion. Mais ce mardi, la campagne officielle mise en place par le gouvernement a essuyé des critiques émanant de différents horizons politiques. Dans ce contexte, la voix du président de la République, Vaclav Klaus, s'est fait entendre. Et il ne s'est pas montré le moins virulent.

Vaclav Klaus aura sans doute bien du mal à se défaire un jour de l'étiquette d'eurosceptique que de nombreux observateurs de la scène politique tchèque lui collent régulièrement sur le dos. Officiellement, le président de la République tchèque réfute certes catégoriquement cette réputation, n'admettant pas de voir ses opinions juger de façon trop suggestive, expéditive et définitive. Pourtant, et bien qu'il s'en défende, ses déclarations et son comportement depuis son élection au poste suprême, en février dernier, tendent plutôt à confirmer et à répandre cette idée soi-disant reçue.

C'est un Vaclav Klaus élégant, souriant et bronzé, qui apparaissait, ce mercredi matin, en première page des principaux quotidiens nationaux. Mais les titres qui accompagnent les photos sont sans équivoque. Le président de la République, de retour de Salzbourg, en Autriche, où s'est tenue, vendredi dernier, la réunion des chefs d'Etat d'Europe centrale, critique en effet la campagne d'information en faveur de l'Union européenne pensée par le gouvernement. Il a notamment qualifié de « triviaux » les spots publicitaires diffusés depuis quelque temps sur les deux chaînes de la télévision publique. Ces spots seraient même, selon ses propres dires, une provocation intentionnelle et délibérée qui viserait à donner le sentiment que l'adhésion du pays à l'Union européenne n'est qu'un événement sans réelle signification.

A quinze jours de la tenue du référendum, le débat sur les avantages et désavantages de l'adhésion de la République tchèque à l'Union européenne aurait, toujours selon M. Klaus, été engagé beaucoup trop tard. Et si, effectivement, nombre d'habitants se plaignent encore d'un manque d'informations, les sondages laissent toutefois clairement à penser que l'opinion publique tchèque, dans son ensemble, est depuis longtemps convaincue de la nécessité pour le pays d'intégrer, ou de réintégrer, les rangs de l'Europe.