Vaclav Klaus et Jiri Paroubek : deux coqs sur le même tas de fumier

Vaclav Klaus et Jiri Paroubek

"Les rivaux de l'année" - c'est sous ce titre que le journal Mlada fronta Dnes publie dans son magazine hebdomadaire des entretiens avec le président de la République, Vaclav Klaus, et le Premier ministre, Jiri Paroubek. Cette confrontation illustre deux visions opposées de la politique tchèque.

Vaclav Klaus et Jiri Paroubek
Les attitudes politiques de Vaclav Klaus, président d'honneur du Parti civique démocrate, principale formation de l'opposition, et de Jiri Paroubek, candidat à la prochaine élection du président de la social-démocratie tchèque, sont évidemment bien différentes sinon tout à fait contradictoires. Pourtant, ces rivaux politiques expriment parfois des opinions quasi identiques. Dans le magazine de Mlada fronta Dnes, ils déplorent à l'unisson, par exemple, que les médias publient souvent à leurs propos des informations qui ne correspondent pas à la réalité et nuisent à leur travail. Ils se félicitent, par contre, d'avoir trouvé, chacun à sa manière, une issue à la crise gouvernementale qui a balayé, en avril dernier, l'ancien Premier ministre Stanislav Gross et hissé au pouvoir Jiri Paroubek. Mais tandis que ce dernier ajoute que le cabinet a regagné sous sa direction la confiance de la population et que les intentions de vote pour la social-démocratie, qui étaient au plus bas, ont de nouveau augmenté, Vaclav Klaus est loin de partager cet enthousiasme. Comme il fallait s'y attendre, il se montre très critique vis-à-vis de cette offensive orchestrée par un gouvernement dominé par les sociaux-démocrates. A son avis, ce nouveau style de gouvernement, qui ne manque pas de démonstrations de force, de grossièretés et de situations conflictuelles, n'a apporté aucune solution aux graves problèmes de la société. Le président lance aussi un avertissement contre les tentatives de réguler la vie des Tchèques par des mesures posant obstacle à leurs activités civiques et économiques.

Interrogé sur son attitude critique vis-à-vis de l'Union européenne, Vaclav Klaus souligne que, souvent, la presse déforme ses opinions sur cette problématique. L'évolution de cette dernière année démontre pourtant, d'après lui, que ses opinions deviennent un des principaux courants d'une pensée plus réaliste au sein de l'Union européenne.

Les deux dirigeants parlent aussi de l'avenir. Jiri Paroubek ne cache pas son ambition de gagner les législatives en juin prochain pour pouvoir poursuivre la réalisation du programme de la social-démocratie qui porte, d'ores et déjà, ses fruits. Quant à Vaclav Klaus, il estime que les élections, quelque soit leur issue, n'apporteront pas de changement fondamental. "Nous sommes une démocratie européenne standard et rien n'indique que cela devrait changer," conclut le président.