Traité de Lisbonne : vers un plan pour casser Klaus ?

Photo: Commission européenne

C’est ce mardi qu’un groupe de sénateurs proches du président Klaus a déposé un nouveau recours constitutionnel contre le traité de Lisbonne, traité pourtant déjà adopté par les deux chambres du Parlement tchèque. Les sondages continuent d’indiquer que les Irlandais vont vraisemblablement adopter ce traité vendredi par référendum. Nervosité à Prague où la presse parle déjà de diverses stratégies destinées à empêcher le chef de l’Etat de faire traîner les choses, la République tchèque restant avec l'Irlande et la Pologne le seul pays à ne pas avoir ratifié.

Václav Klaus
« Un nouveau plan en cours d’élaboration pour casser Klaus » : c’est le titre qui barrait la une ce mardi du quotidien Hospodarske noviny. Quel plan ? Celui de traîner Vaclav Klaus devant la Conseil d’Etat pour « manquement » (nečinnost).

Le gouvernement pourrait apparemment le faire en arguant que cela fait quatre ans que l’addendum au traité sur la Charte sociale européenne attend d’être signé par le président. Si le juge administratif décide que le chef de l’Etat doit signer, la même logique pourrait être appliquée au traité de Lisbonne, explique le journal.

Le ministre des Affaires européennes, Stefan Fülle, confirme que des experts juridiques conseillent au gouvernement d’agir de la sorte mais précise dans le même temps que, selon lui, à l’heure actuelle "il n’y pas de raison de le faire".

A 14 heures mardi, 17 sénateurs, en majorité ODS, ont officiellement déposé leur recours constitutionnel. Ils ont demandé au président Klaus de ne pas ratifier avant la décision de la Cour, qui ne pourrait tomber que dans plusieurs mois. « Si Havel était encore président, il aurait signé vite fait, pour ne pas nous laisser le temps de déposer ce recours », s’est félicité un des sénateurs ODS.

Pourtant, le même jour, le chef de l'ODS, Mirek Topolanek, était à Bruxelles pour parler du sujet avec José Manuel Barroso, président de la Commission. Et il a indiqué après cette rencontre que le risque était réel pour la République tchèque de perdre son commissaire si le traité de Lisbonne n’était pas ratifié rapidement à Prague.

Plus surprenant : l’ancien Premier ministre a indiqué qu’il liait son avenir politique à cette ratification. Ou peut-être finalement pas aussi surprenant que ça si on en croit la presse tchèque, Mirek Topolanek étant un des candidats les plus sérieux au poste de prochain eurocomissaire tchèque... s’il y en a un dans la prochaine commission.