Věra Jourová et Jean-Claude Juncker font connaissance

Jean-Claude Juncker et Věra Jourová, photo: ČTK

Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker rencontrait mercredi pour la première fois les candidats des 27 Etats membres aux différents postes de commissaire. Parmi eux, l’actuelle ministre tchèque pour le Développement local, Věra Jourová, qui considère avoir de bonnes chances d’obtenir l'un des portefeuilles auquel elle aspire, idéalement La Politique régionale mais plus probablement Transport et Espace selon un document publié par le site EurActiv.com.

Jean-Claude Juncker et Věra Jourová,  photo: ČTK
Věra Jourová revient de loin. Accusée de corruption en 2006, la justice l’avait finalement innocentée. Aujourd’hui, elle est présidente adjoint du mouvement ANO, un parti de centre-droit fondé par le milliardaire Andrej Babiš, elle est aussi ministre pour le Développement local dans le gouvernement de Bohuslav Sobotka, et en passe de quitter ce poste pour rejoindre Bruxelles après avoir été désignée la candidate tchèque au poste d’eurocommissaire dans l’équipe du conservateur luxembourgeois Jean-Claude Juncker. Mercredi, Věra Jourová a rencontré pour la première fois le nouveau président de la Commission européenne, son futur supérieur hiérarchique, notamment pour discuter du rôle qu’elle devra y jouer :

« Monsieur le président m’a demandé quelles étaient mes préférences. Je lui ai naturellement répondu que tout le monde souhaite faire ce qu’il comprend le mieux et c’est la politique régionale dans mon cas. Ensuite, je lui ai également indiqué certains des portfolios qui constituent les préférences du gouvernement tchèque. »

Au côté de la politique régionale, on trouve ainsi l’industrie ou encore le transport. Et si l’on en croit un « organigramme provisoire », daté du 2 septembre, et publié ce jeudi par le site EurActiv.com, c’est cette dernière compétence, dans un bloc intitulé Transport et Espace, qui pourrait échoir à la République tchèque. Le Croate Neven Mimica obtiendrait lui le portefeuille tant convoité de la Politique régionale.

A la sortie de son entrevue avec Jean-Claude Juncker, Věra Jourová est restée vague quant au poste qu’elle occupera, indiquant simplement que les négociations se poursuivaient d'autant plus que l’identité de la candidate belge au poste d’eurocommissaire n’est connue que depuis ce jeudi : il s’agit de la chrétienne-démocrate Marianne Thyssen. A Bruxelles, la ministre tchèque n’aura toutefois pas perdu son temps :

« C’était la première rencontre, la première opportunité de se connaître avec Jean-Claude Juncker. Je pense qu’il a voulu me tester, voir si j’étais suffisamment qualifiée, une professionnelle qui est en mesure de diriger un portefeuille de la Commission européenne. »

Une fois que Jean-Claude Juncker aura réparti les rôles entre ses 27 eurocommissaires, ceux-ci seront soumis individuellement à une audition face à des parlementaires puis la Commission dans son ensemble sera soumise à l’aval des eurodéputés. Si cette opération se déroule sans accro, Věra Jourová et ses collègues entreront en fonction le 1er novembre prochain.

D’ici là, le mouvement ANO doit lui trouver une remplaçante à la tête du ministère pour le Développement régional. Pressentie, son adjointe Klára Dostálová est handicapée par de sombres histoires surgies de son passé. On l’accuse d’avoir cumulé deux salaires pour un seul et même emploi et également d’avoir favorisé la signature d’un contrat public avec une société dans laquelle travaillait monsieur son père. Andrej Babiš pourrait donc lui préférer une autre candidate.