Visite du chef de l'OTAN à Prague
Le Secrétaire général de l'OTAN, Lord George Robertson, est en visite de deux jours à Prague. Programme chargé consacré, surtout, à la préparation du sommet de l'Alliance, cet automne. Alain Slivinsky.
Lord Robertson est arrivé à Prague pour voir, un peu, comment se déroulaient les préparatifs au sommet de l'Alliance de l'Atlantique Nord, qui aura lieu, pour la première fois, dans la capitale d'un pays de l'ancien bloc communiste. C'est le sujet principal de ses rencontres avec le président de la République, Vaclav Havel, le Premier ministre, Milos Zeman, et le délégué gouvernemental à la préparation du sommet, Alexandr Vondra. Mardi, premier jour de sa visite, Lord Robertson aurait rencontré, selon le quotidien national, Lidove noviny, le ministre de la Défense nationale, Jaroslav Tvrdik, une rencontre, qui n'était pas prévue au programme, et qui aurait eu lieu dans un restaurant pragois. Pourquoi pas ? Peut-être, l'hôte britannique voulait-il traiter certains sujets d'une manière un peu moins officielle. Le Secrétaire général de l'OTAN a, pourtant, été des plus sérieux, dans ses déclarations concernant l'élargissement de l'Alliance, l'un des thèmes les plus importants du sommet de novembre prochain, à Prague. Lord Robertson a même été catégorique : pas de Slovaquie à l'OTAN, si Vladimir Meciar revenait au pouvoir, après les législatives automnales slovaques ! Cela remettrait, aussi, en question l'entrée de la Slovaquie à l'Union européenne, car Bruxelles, forte des expériences du récent passé, ne considère pas Meciar comme une « garantie de la démocratie et du libre marché ». La Slovaquie est, pourtant, sur le bon chemin vers l'Alliance et l'Union. Elle bénéficie du plein soutien de la Tchéquie, bien consciente du fait qu'une frontière entre les Etats de l'OTAN et le reste de l'Europe s'arrêtant à la frontière tchéco-slovaque lui coûterait cher. Plus cher que si cette frontière se trouvait entre la Slovaquie et l'Ukraine. En fin de compte, tout cela dépend des législatives slovaques. D'un autre côté, la situation pourrait être différente, car Lord Robertson n'a pas caché que l'OTAN comptait, dans son élargissement, avec non seulement la Slovaquie, mais aussi l'Estonie, la Lettonie, et la Lituanie, la Roumanie et la Slovénie, la Bulgarie et la Croatie, chaque groupe de pays étant soutenu par différents membres actuels de l'Alliance (Allemagne, Grande-Bretagne, France). Théoriquement vraiment, L'OTAN rêverait de l'Ukraine et de la Russie. On ne pense pas, pourtant, que l'OTAN, au sommet de Prague, pourrait déjà devenir une alliance des Etats-Unis et de ce que le général De Gaulle qualifiait d'Europe de « l'Atlantique à l'Oural ». Mais qui sait... dans les années à venir ? !