80 000 personnes ont commémoré le 17 novembre au centre de Prague
Partout en Tchéquie, les citoyens et les représentants politiques ont commémoré le 34e anniversaire de la révolution de Velours qui a renversé le régime communiste.
Des concerts, des défilés, des débats et des événements culturels se déroulent dans tout le pays en souvenir de la manifestation étudiante du 17 novembre 1989, brutalement réprimée par la police communiste.
Dans la matinée, des dizaines de personnes se sont rassemblées dans le quartier pragois d’Albertov pour commémorer les deux grandes révoltes des étudiants tchécoslovaques : celle de novembre 1939 contre le nazisme et, cinquante ans plus tard, celle contre le régime communiste. « Le dénominateur commun des deux manifestations était l’enthousiasme, le courage et la force des étudiants », a rappelé Milena Králíčková, rectrice de l’Université Charles.
Les professeurs des écoles supérieures tchèques, ainsi que les étudiants et représentants de plusieurs initiatives étudiantes étaient présents, de même qu’Irene Tracey, vice-chancelière de l’Université d’Oxford qui a accueilli plusieurs étudiants tchèques après la fermeture des écoles supérieures tchèques par les nazis.
Près de 200 étudiants ont ensuite traversé le centre de Prague, à l’issue de leur grève de trois jours qui a pour objectif d’ouvrir un vrai débat sur la crise climatique. Une manifestation pour le climat s’est déroulée également à Brno.
« La démocratie n’est jamais acquise. (…) La vie dans un pays libre et sûr exige un engagement personnel », a déclaré le président de la République Petr Pavel après avoir déposé une gerbe de fleurs au pied de la plaque commémorative rappelant, sur l’Avenue nationale la violente répression par la police de la manifestation étudiante qui s’est tenue à cet endroit le 17 novembre 1989. Tout comme de nombreux Pragois, l’épouse du président Eva a allumé une bougie devant ce haut lieu symbolique.
Les représentants du gouvernement et présidents des deux chambres du Parlement ont commémoré, eux aussi, le 17 novembre sur l’avenue Národní třída, où se déroule toute la journée le Festival de la liberté, proposant des événements culturels, happenings, lectures, débats et notamment, à 17h11, un spectacle lumineux et la chanson Prière pour Marta, devenue symbole des événements de 1968 et 1989.
Du côté de l’opposition, l’ancien Premier ministre et président du mouvement ANO Andrej Babiš a déposé, lui-aussi, une gerbe à l’Avenue nationale, déclarant que « le gouvernement et les médias veulent s’approprier la démocratie instaurée par la révolution de novembre 1989 ».
Quelque 150 opposants au gouvernement du Premier ministre Petr Fiala se sont rassemblés, dans l’après-midi, sur la place de la Vieille-Ville de Prague, demandant, entre autres, la sortie de la Tchéquie de l’Union européenne. Une manifestation anti-gouvernementale a également rassemblé près de 200 personnes à Brno, en Moravie.
Dans la soirée, un grand concert doit avoir lieu sur la place Venceslas, lieu d’importantes manifestations en 1989. Au Théâtre national, l’ONG Post Bellum décerne les prix « Mémoire de la nation » aux opposants aux régimes nazi et communiste, en présence du président de la République.