2009 : la fin des années exceptionnellement bonnes pour l’économie tchèque

Difficile de faire des pronostics pour l’année 2009, une année qui s’annonce marquée par la crise financière partie des Etats-Unis dont les conséquences sont désormais ressenties dans le monde entier. Avec quel impact sur l’économie tchèque ?

Miroslav Kalousek
Pour le ministre tchèque des Finances, « la grande fête est finie », comprenez : c’en est bel et bien terminé avec la croissance impressionnante de ces six ou sept dernières années, avec un taux autour de 6%. Miroslav Kalousek tient à séparer deux choses : la crise financière en tant que telle, qui n’a pas menacé le secteur financier tchèque, réputé stable et sain – et ses conséquences sur l’économie, qui sont inévitables pour une « petite économie ouverte, libérale et exportatrice ».

Il espère pourtant que le taux de croissance du PIB tchèque ne tombera pas en dessous des 2%. On écoute à ce sujet l’avis de Kamil Janáček, il est économiste en chef de la Komerční banka, filiale du groupe Société Générale à Prague :

« Naturellement, parce que l’économie tchèque est une économie ouverte, très dépendante de l’économie mondiale (la part des exportations dans le PIB est de presque 80%), le ralentissement de la croissance ou la récession dans les grands pays de l’eurozone a beaucoup touché l’économie tchèque et après trois ans de croissance à plus de 6%, cette année la croissance sera de 4%, et on attend entre 2% et 2,5% l’année prochaine. Il n’y aura pas une récession de l’économie tchèque mais un ralentissement très net. »

Le meilleur remède face à la crise ? « Il faut raison garder », affirme lundi dans Hospodářské noviny le gouverneur de la banque centrale tchèque (CNB), qui vient encore de baisser son taux directeur. « La marge de manoeuvre est simple, elle est de 2,25 points : le taux de la banque centrale est aujourd’hui à 2,25% et pour moi la seule limite est zéro », indique Zdeněk Tůma, qui laisse aux politiciens le choix de fixer une date pour l’adoption de l’Euro.