220 Tchèques aux JMJ de Sydney

Photo: www.wyd2008.org
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Entre le mardi 15 juin et jusqu’à dimanche prochain 20 juillet, 250 000 personnes sont attendues à Sydney pour participer aux XIIIes Journées mondiales de la jeunesse. Parmi cette foule de jeunes chrétiens ayant répondu à l’invitation du pape, 220 Tchèques qui représenteront le pays le plus athée en Europe. Radio Prague les a rencontrés avant leur grand voyage pour l’Australie.

Le 5 juillet dernier, à Velehrad, haut lieu de pèlerinage en Tchéquie. Ils étaient environ 30 000. 30 000 croyants à être venus assister à la messe célébrée en ce jour de fête nationale, fête des saints Cyrille et Méthode, les deux frères Apôtres slaves qui ont évangélisé la Bohême et la Moravie au IXe siècle. Parmi ces milliers de pèlerins se trouvaient quelques-uns des 220 Tchèques qui se sont depuis envolés pour Sydney où ils représenteront leur pays lors des prochaines Journées mondiales de la jeunesse. Comparé aux 2 000 jeunes de la Pologne voisine très catholique, ce chiffre de 220 Tchèques peut sembler dérisoire. Mais dans un pays considéré comme le plus athée en Europe et même très anticlérical, ce n’était pas l’avis de Filip Landa, étudiant de 27 ans, avant son départ pour Sydney :

« Je pense que 220 personnes pour aller en Australie, c’est déjà un chiffre relativement important. Il y a trois ans, nous étions 3 000 Tchèques à Cologne, seulement l’Allemagne, c’est la porte à côté. Ce qui m’étonne presque le plus, c’est qu’il y ait dans ce pays 220 jeunes dont la plupart ont estimé que cela valait la peine d’investir autant d’argent pour répondre à l’invitation du Saint-Père. Alors oui, vraiment, je trouve que c’est pas mal du tout. »

Coût moyen du voyage pour ces jeunes Tchèques : environ 1 700 euros, tout compris. Tous n’y sont cependant pas allés de leur poche, car pour certains d’entre eux, il s’agit d’une forme de récompense comme l’explique le prêtre Vít Zatloukal, responsable de l’organisation de la délégation tchèque à Sydney :

« Une partie est composée de jeunes qui sont actifs dans les paroisses et les diocèses. Leur participation aux JMJ est donc pour l’Eglise l’occasion de les remercier. Et l’autre partie, ce sont des jeunes qui ont suffisamment d’argent et désirent se rendre en Australie. »

Comme ailleurs dans le monde, des centaines de jeunes n’ont toutefois pas pu se rendre, faute de moyens, dans un pays aux antipodes de la Tchéquie. Pour tous ceux-là, mais aussi pour les jeunes Slovaques dans la même situation, une rencontre de trois jours sera donc organisée à Velehrad, à quelques kilomètres de la frontière entre les deux pays. Le début de ce rassemblement de la jeunesse tchcéco-slovaque correspondra à l’arrivée de Benoît XVI à Sydney.

« Environ 6 000 jeunes sont attendus à Velehrad. Le programme sera semblable à celui des JMJ, avec des concerts, des conférences et des messes, et ce du 17 au 20 juillet. »

Aujourd’hui encore, un grand nombre de Tchèques, comme beaucoup de jeunes chrétiens en Europe centrale, se disent appartenir à la génération Jean-Paul II, qu’ils ont pu rencontrer pour la première fois lors des VIIes JMJ de Czestochowa, en Pologne, en 1991, deux ans après la chute du régime communiste. Filip Landa, présent aux JMJ de Rome en 2000 puis à celles de Cologne cinq ans plus tard, a eu l’occasion d’écouter les messages de Jean-Paul II et de Benoît XVI. Il peut comparer :

« Les deux papes sont complètement différents. Jean-Paul II était quelqu’un de très charismatique, qui savait s’adresser aux jeunes et je crois que les jeunes le lui rendaient bien. Ils l’aimaient beaucoup car il avait une approche disons humaine. Benoît XVI est, lui, une autorité très reconnue. C’est un homme très sage mais je pense que depuis le début de son pontificat, il a su, lui aussi, gagner le cœur des jeunes. Pour nous, c’est un père comme l’était Jean-Paul II. »

C’est donc fidèles à l’idée de Jean-Paul II lorsqu’il créa les JMJ en 1985 que les jeunes Tchèques ont rejoint Sydney : ouverts au dialogue avec un pape, Benoît XVI, qu’ils ont appris à mieux connaître.