400 millions d’euros de moins pour la santé publique en 2011
En 2011, le secteur de la santé publique disposera d’environ dix milliards de couronnes (l’équivalent de près 400 millions d’euros) de moins que cette année. Le ministre Leoš Heger l’a annoncé dans un débat télévisé diffusé dimanche.
« Dix milliards de couronnes, voilà la somme qui va manquer dans le secteur de notre santé publique, c’est un constat qui est sans équivoque. Tant que durera l’actuelle crise économique, les choses ne pourront pas changer ».
Les économies toucheront l’ensemble des établissements sanitaires, aussi bien les hôpitaux que les cabinets médicaux, dont certains risquent de faire faillite. Elles auront, aussi, un impact sur l’ampleur et la structure des soins qui sont accordés aux malades. Le ministre n’exclut pas non plus la possibilité de diminuer les salaires des médecins et du reste du personnel dans le domaine concerné.Le syndicat des médecins tchèques va pour sa part à contre-courant de cette tendance en revendiquant une augmentation des salaires. 35 000 couronnes (l’équivalent de près de 1 400 euros), tel devrait être par exemple le salaire mensuel d’un médecin débutant, le salaire moyen en République tchèque se situant autour de 23 000 couronnes. Martin Engel président du syndicat (LOK) explique :
« D’abord, il s’agit d’empêcher l’exode en masse des médecins tchèques vers l’étranger. Déjà aujourd’hui, il y a près de 700 médecins qui manquent ce qui correspond au nombre annuel de diplômés en médecine. La situation est triste dans ce domaine. Je pense qu’il y a lieu de parler de la dévastation des hôpitaux tchèques du point de vue de son personnel. A mon sens, les subventions financières sont le seul moyen d’améliorer cet état de choses ».
Ce phénomène est d’ailleurs le thème d’un article paru dans l’édition de ce lundi du quotidien Lidove noviny qui souligne que « les médecins spécialistes tchèques représentent une denrée très sollicitée sur le marché international ».
Radical mais prêt à des compromis, le ministre Leoš Heger a déclaré en outre sa volonté de collaborer avec le principal parti de l’opposition, le Parti social-démocrate (CSSD). Pour lui, la santé publique est un domaine dont le concept ne saurait changer après chaque élection.