« Merci, on reste ? »

Petr Nečas et Leoš Heger, photo: CTK
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Les médecins hospitaliers vont-ils finalement rester en poste ? Une issue pourrait enfin avoir été trouvée à la crise qui secoue le secteur de la santé depuis plusieurs mois. Le ministre de la Santé, Leoš Heger, et les représentants de la Chambre des médecins sont en effet parvenus à un accord sur un mémorandum qui doit permettre d’empêcher un exode massif des médecins, mécontents de leurs conditions salariales. Le gouvernement et les syndicats régionaux doivent toutefois encore approuver ce mémorandum, auquel cas les médecins le signeront et retireront leurs démissions remises dans le cadre du mouvement de protestation « Merci, on s’en va ».

Petr Nečas et Leoš Heger,  photo: CTK
L’accord trouvé lundi garantit aux médecins hospitaliers tchèques une augmentation de leurs salaires de 5 000 à 8 000 couronnes, soit entre 10 et 16 % de leurs revenus actuels. Le ministre a également promis une hausse annuelle de salaire à l'avenir, afin d'atteindre le montant brut de 70 000 couronnes par mois, une somme correspondant aux revendications des syndicats. Toutefois, la rallonge de deux milliards de couronnes promise pour cette année par le ministre, Leoš Heger, sera répartie différemment que ce qui était initialement prévu :

« L’argent sera distribué selon le nombre de médecins dans les différents hôpitaux. Cette solution avantagera les hôpitaux de petite taille par rapport aux plus grands, où la part des frais de matériel est plus importante que les frais salariaux. »

De son côté, le président de la Chambre des médecins, Milan Kubek, estime que l’accord trouvé ne satisfait aucune des deux parties. Les médecins réclamaient en effet une augmentation de leurs salaires de 8 000 à 12 000 couronnes. Pour autant, Milan Kubek appelle les médecins à accepter le compromis trouvé.

Milan Kubek,  photo: CTK
« La principale avancée concerne les conditions de travail. Les médecins ne seront plus des esclaves comme ils l’étaient jusqu’à présent. Le nombre d’heures supplémentaires sera limité. Les salaires vont malgré tout augmenter et les médecins ne seront plus aussi dépendants des heures supplémentaires qu’ils accomplissent. Le gouvernement s’est engagé à collaborer avec la représentation de l’ordre médical sur la réforme de la santé. »

Reste désormais à savoir si les médecins eux-mêmes accepteront ce compromis. Environ 3 800 d’entre eux avaient remis leur démission en fin d’année dernière et ils devraient se prononcer dans les prochains jours. En attendant, le ministre de la Santé se veut cependant optimiste, en assurant qu’à partir de 2013 et avec la réforme envisagée du système de santé, le montant des salaires des médecins hospitaliers devrait être de 1,5 à 3 fois supérieur au salaire mensuel moyen dans l’ensemble du pays, objectif déclaré des médecins au moment du lancement de leur mouvement de protestation.