40e anniversaire de la mort du compositeur et comédien Jiří Šlitr
Au milieu des fêtes de Noël, exactement le 26 décembre, les Tchèques se sont souvenus que 40 ans s’étaient écoulés depuis le départ inattendu de Jiří Šlitr : compositeur, pianiste, comédien et artiste de multiples talents qui a laissé une trace originale dans la culture tchèque des années 1960.
Jiří Šlitr est connu du public notamment en tant qu’une des moitiés du fameux duo Jiří Suchý - Jiří Šlitr, devenus de vrais classiques avec leurs chansons créées pour le théâtre - cabaret Semafor. Surnommé docteur piano, puisque diplômé en droit et pianiste brillant, Jiří Šlitr a été connu aussi pour ses illustrations de livres, pour ses rôles dans les films, mais surtout pour être un grand compositeur. On écoute Jiří Suchý :
« Jiří Šlitr composait la musique de nos chansons. Nous étions deux clowns les présentant ensuite sur la scène. Il était un virtuose, un grand talent et, en même temps, assez pointilleux, faisant attention au moindre détail, quelqu’un de très exigeant envers soi-même. Son inspiration était inépuisable : durant notre collaboration relativement courte, nous avons composé ensemble plus de 300 chansons. »
Semafor – abrégé en tchèque de Sept petites formes (Sedm malých forem) – a été dans les années 1960 un théâtre fétiche des Tchèques dans lequel les pièces du duo Suchý - Šlitr se jouaient à guichet fermé. Le décès de l’un des protagonistes, en pleine gloire, et en pleines répétitions d’une nouvelle pièce au titre symbolique - « Dernière halte » - a été une perte qui paraissait irremplaçable à Jiří Suchý :
« Nous avons été obligés d’interrompre les répétitions parce qu’il n’y avait personne qui pouvait le remplacer. J’ai même pensé à arrêter le théâtre, si une des moitiés n’était plus, mais comme c’était peu après août 1968, à une période où les institutions auraient salué une telle décision, je me suis convaincu de ne pas leur faire ce plaisir… »
La mort inattendue de Jiří Šlitr a mis fin à la période de gloire du théâtre Semafor. C’est sur cette scène que Jiří Šlitr a connu ses plus grands succès, avec des pièces et des comédies musicales comme « Si mille clarinettes » ayant mis en orbite d’innombrables tubes et nouvelles vedettes. « Quand j’étais encore en vie » est le titre d’une des dernières chansons composées par Jiří Šlitr : un artiste à l’air un peu incertain sur la scène, au chapeau melon noir indissociable de son image. Le 26 décembre 1969, le compositeur a été retrouvé mort asphyxié dans son appartement praguois. Il avait 45 ans.