55 ans après le massacre d'Usti nad Labem
En juillet 1945, un entrepôt de munitions avait explosé près d'Usti nad Labem, en Bohême du nord. Les Allemands, accusés de l'avoir fait sauter, ont été ensuite massacrés. 55 ans après, les historiens doutent qu'ils aient été, en effet, à l'origine de l'incident. Par Magdalena Segertova.
Suite à l'explosion de l'entrepôt, un véritable carnage s'était produit à Usti nad Labem. Le 31 juillet 1945, les habitants allemands des Sudètes y sont tués à coups de battons, fusillés ou jetés du pont dans l'Elbe, et ceci par les Tchèques et les soldats soviétiques. De 43 à 90 Allemands trouvent ainsi la mort, le nombre exact de victimes n'étant toujours pas connu. Aujourd'hui, les historiens mettent en doute la faute des Allemands. Vladimir Kaiser, archiviste de la ville d'Usti nad Labem, affirme avoir trouvé, après des années de recherches, le vrai coupable - un certain Bedrich Pokorny, "éminence grise", étant dans les services du ministère de l'Intérieur tchécoslovaque... Et quelle est la preuve de l'archiviste ' Peu après le massacre, lors d'une conférence de presse, M. Pokorny a décrit avec une précision étonnante les circonstances de l'explosion. D'ailleurs, près de l'entrepôt, les moteurs des chasseurs allemands étaient également déposés. Selon l'archiviste, il est alors possible que l'explosion ait été "commandée" par les fabricants d'armes de guerre britanniques et américains, souhaitant que la Tchécoslovaquie achète leurs produits.
Le motif de l'inscident reste donc toujours voilé de mystère. D'autant plus qu'au début des années 50, le personnage clef de l'affaire, Bedrich Pokorny, a été tué, probablement par la police secrète. Or, à l'époque, point difficile de montrer du doigt le coupable, considéré alors comme auteur de tous les maux... les Allemands. Depuis les années 90, on rend hommage, à Usti nad Labem, à la mémoire de ces dizaines d'hommes, de femmes et d'enfants innocents, assassinés par vengeance et sacrifiés, apparemment, par le pouvoir officiel. Ce 31 juillet, les croyants tchèques et allemands ont prié pour eux à l'Eglise de l'Assomption-de-la-Sainte-Vierge à Usti nad Labem.