A Prague, un programme pour faire coopérer les entreprises et la recherche locales
La municipalité de Prague lance actuellement le deuxième appel à candidatures pour son programme de bons d’innovation (« innovation voucher »). Les bons d’innovation représentent un soutien financier d’un montant maximal de 200 000 couronnes (environ 7 400 euros) alloué à une entreprise afin de s’offrir les services d’instituts de recherche locaux. Assistant municipal dans le domaine du patrimoine, des fonds européens et du soutien à l’entrepreneuriat, Jan Hodač, explique pour Radio Prague le principe de ce programme.
A l’été 2014, la municipalité lance le deuxième appel à candidatures à la suite de l’année pilote 2013, une expérience que Jan Hodač considère comme positive : « L’année dernière, la mairie de Prague a enregistré un nombre total de candidatures dépassant largement le lot des 10 millions de couronnes (370 000 euros) alloués à ce programme. La somme totale a été distribuée entre plus de cinquante candidats. En 2014, les fonds de ce programme ont été augmentés de 30%. »
Cette année, les bons d’innovation, cofinancés par Prague, sont destinés aux petites et moyennes entreprises basées dans la capitale, auxquelles la municipalité offre également un soutien administratif. Avant de postuler, l’entreprise doit trouver un institut de recherche partenaire qui lui fournira son expertise. Dans le cas où le nombre de demandes dépasse l’offre, les projets seront tirés au sort.
Si les Pays-Bas constituent un pays modèle pour ce système de cofinancement en matière de recherche et de développement, Prague s’est surtout inspirée du premier programme de ce type lancé en République tchèque, celui de la Moravie du Sud.
Les projets éligibles pour le cofinancement municipal sont très variés. En 2013, des entreprises pharmaceutiques, des constructeurs de technologies ainsi que des pâtissiers ont été sélectionnés, comme le souligne Jan Hodač, « c’est le potentiel d’innovation, qui est le critère principal. L’appel à candidatures 2014 favorise surtout l’innovation en matière de procédures et des produits. »
Ainsi, les bons d’innovations peuvent être utilisés pour la réalisation des études d’impact, le développement d’un nouveau matériel, d’un produit ou d’un service. En revanche, le cofinancement ne sera pas alloué à des activités que la PME réalise de toute façon, comme la comptabilité, les frais de publicité et/ou les conseils juridiques.
A priori, tous les domaines de la recherche scientifique peuvent faire partie de ce programme, y compris par exemple une étude anthropologique ou sociologique. Néanmoins, si celle-ci doit contribuer au développement d’un nouveau produit, il n’est pas surprenant de retrouver dans le partenariat avec les PME des domaines relevant essentiellement des sciences naturelles. Outre le succès que le programme peut avoir en termes du partage du savoir entre les instituts scientifiques locaux et les entreprises, les bons d’innovation soulèvent à nouveau la question des conséquences de la commercialisation de la science ainsi que des problèmes que peut créer le financement inégal de certaines spécialisations « rentables » au détriment d’autres domaines de recherche.