A propos du dédommagement des Allemands des Sudètes autrichiens

Le Chancelier autrichien

Le Chancelier autrichien a demandé, récemment, à ce que la Tchéquie dédommage les Allemands des Sudètes autrichiens. Force est de se demander pourquoi ? Alain Slivinsky.

Le Chancelier autrichien
Il semble, d'après deux quotidiens nationaux tchèques, Pravo et Hospodarske noviny, que les diplomates et certains politiciens auraient la mémoire courte. Parmi eux, aussi, le Chancelier autrichien, Wolfgang Schüssel. En effet, selon Jan Sechter, chargé de la question des dédommagements, au ministère des Affaires étrangères tchèque, les Allemands des Sudètes d'Autriche ont déjà été dédommagés par l'Allemagne, cela en compensation de leur transfert, après la Seconde Guerre mondiale. Ce dédommagement a eu lieu sur la base de l'Accord austro-allemand, signé en 1961, à Bad Kreuznach, par les plénipotentiaires des Présidents des deux pays. Le dédommagement, d'un montant total de 125 millions de marks allemands, était destiné à la compensation des pertes de biens, lors de la Seconde Guerre mondiale, ou en raison de ses conséquences. D'autres 95 millions de marks ont été versés par l'Allemagne à des fins sociales : retraites et allocations. En tout, l'ancienne République fédérale d'Allemagne a versé, selon la lettre qui accompagne le texte de l'accord mentionné, 325 millions de marks, dans le cadre de l'aide aux Allemands des Sudètes et autres victimes des conséquences de la dernière guerre, établis en Autriche. De cet accord, il découle que l'Allemagne a reconnu que la fuite ou le transfert des Allemands des Sudètes, des territoires tchécoslovaques, étaient une conséquence directe de la guerre et de la politique criminelle du Troisième Reich hitlérien. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Ales Pospisil, ajoute encore que la Tchécoslovaquie a payé, en 1975, 1 milliard de couronnes de l'époque, à l'Autriche, en tant que compensation des dommages commis par le transfert. Cela concernait les citoyens autrichiens qui possédaient la nationalité autrichienne avant 1938 et dont les biens, en Tchécoslovaquie, avaient été injustement confisqués, sur la base des Décrets Benes. Selon Pospisil, l'Autriche ne dispose d'aucune légitimité juridique internationale pour défendre les intérêts des Allemands des Sudètes car, à l'époque concernée, ces personnes n'étaient pas de nationalité autrichienne. Cet accord, conclu entre l'Autriche et l'Allemagne, en 1961 déjà, semble oublié. Il est pourtant des plus importants, car il touche aussi les relations entre Prague et Berlin. Par exemple, les Allemands des Sudètes dédommagés par l'Allemagne, devraient rendre les moyens financiers reçus, dans le cas où ils seraient dédommagés par Prague... A revoir donc, toutes les revendications, conclut le journal économique Hospodarske noviny.