A Zlín, le Festival du film pour l’enfance et la jeunesse s’est achevé sur une fréquentation record et un beau palmarès

Photo: ČTK

Le Festival du film pour l’enfance et la jeunesse de Zlín s’est achevé vendredi dernier, avec la cérémonie de clôture récompensant les meilleurs films de cette 56e édition. Cette année a cumulé les records, avec 56 pays qui ont envoyé leurs films à ce rendez-vous du cinéma pour les plus jeunes, et surtout une fréquentation record de 125 000 visiteurs. Palmarès et bilan de cette 56e édition.

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Le Festival du film pour l’enfance et la jeunesse de Zlín est un rendez-vous du cinéma pour les plus jeunes dont l’histoire remonte à bien longtemps, comme en témoigne le nombre d’éditions. Et il n’est pas anodin qu’il soit né à Zlín en Moravie, ville des chaussures Baťa, mais qui a également abrité des studios de cinéma où a travaillé et créé le père de l’animation tchèque, Karel Zeman. Des studios dont le festival célébrait d’ailleurs cette année le 80e anniversaire.

Si cet anniversaire a été mis en avant lors de la cérémonie de clôture, c’est aussi et surtout aux films en compétition qu’elle a été évidemment consacrée. Et c’est le film israélien « Abulele », de Jonathan Geva, qui a été le grand vainqueur de cette année. Le film, qui raconte l’histoire d’un petit garçon confronté à la mort de son frère, a remporté pas moins de trois prix lors de la cérémonie de clôture : le prix du public, le prix du jury œcuménique et le prix du jury international des enfants. Anna Klára Kouba, jeune membre de ce jury, explique ce qui lui a plu dans ce film :

« C’était un très beau film et l’histoire aussi était très belle. J’ai beaucoup aimé. Il a d’ailleurs été très applaudi ! Personne ne voulait arrêter d’applaudir ! C’était agréable à regarder, et surtout, c’est un film qui surprend, un film plein d’humour. On a tous beaucoup aimé. »

Pour Vít Poláček, membre du jury œcuménique, ce film a largement mérité sa récompense :

« C’est intéressant parce qu’après la projection, on est tous tout de suite tombés d’accord. Dans le jury, on a tous été séduits. C’est un film très accessible pour le jeune public : il est drôle, plein d’action, et en même temps, il parvient à traiter de thèmes aussi difficiles que le deuil d’un frère ou encore de la naissance des préjugés et de la découverte du fait que ces préjugés sont en fait idiots. »

Destiné à un public jeune mais plus adolescent, le film « Keeper » a été distingué par le prix du Soulier d’argent du meilleur film pour la jeunesse. Cette co-production entre la Belgique, la Suisse et la France, raconte l’histoire de Maxime et Mélanie, âgés de 15 ans, amoureux, mais dont les vies vont être bouleversées par la grossesse de la jeune fille. Ivo Mathé était membre du jury qui a mis en avant ce long-métrage :

« Ce film montre avec un tout nouveau regard toutes les responsabilités auxquelles peut faire face un jeune de nos jours. Il montre également combien les choses peuvent changer, varier avec le temps. »

C’est un film coréen, « The World of Us », traitant du harcèlement, qui a raflé le Soulier d’argent du meilleur film pour les enfants et son interprète principale a même été récompensée par le Prix de la Ville de Zlín. Le film australien « The Orchestra » a pour sa part été distingué avec le Soulier d’argent du meilleur film d’animation. Et un prix spécial pour sa contribution au cinéma pour l’enfance et la jeunesse a été attribué à la comédienne Dagmar Havlová, la veuve de l’ancien président tchèque Václav Havel :

Dagmar Havlová,  photo: ČTK
« C’est un honneur pour moi et je suis très heureuse. C’est pour moi la deuxième récompense en l’espace d’un mois puisque je viens de recevoir le Prix du spectateur du Théâtre de Vinohrady. C’est une grande fierté pour moi parce que j’aime beaucoup jouer pour le jeune public. J’aime beaucoup les enfants, et c’est une façon pour moi de créer une nouvelle génération de spectateurs ! »

A noter enfin que « La vie en grand » du Français Mathieu Vadepied est reparti avec le prix du jury international de l’Association européenne du cinéma pour l’enfance et la jeunesse (ECFA) et a obtenu une mention spéciale du jury œcuménique. Cette année, le cinéma français était à l’honneur, avec une trentaine de longs-métrages présentés dans le cadre de la section « Les journées du cinéma français », mais aussi de nombreuses autres sections proposant des productions de l’Hexagone.

L’an prochain, le festival se déroulera du 27 mai au 2 juin, et s’intéressa au cinéma suisse. A un an des célébrations du centenaire de la création de la Tchécoslovaquie indépendante, les pays issus de l’ancienne Autriche-Hongrie feront également l’objet d’un focus spécial.