Amendement de la loi sur les conflits d'intérêt
Le gouvernement propose un amendement de la loi sur les conflits d'intérêt, conformément auquel certains élus et hauts responsables tchèques perdraient une partie non négligeable de leurs revenus. Astrid Hofmanova.
Les parlementaires tchèques et non seulement eux risquent de ressentir considérablement l'adoption de cet amendement, car ils perdraient des dizaines de milliers de couronnes par mois. Beaucoup de députés ou sénateurs, leur nombre est estimé à une centaine de personnes, sont membres des directions ou président même les conseils de contrôle de différentes firmes. Ils touchent pour cela des émoluments. Souvent il s'agit d'entreprises puissantes, dont CEZ, la société tchèque d'électricité, les Chemins de fer tchèques ou l'usine des constructions mécaniques, Skoda Praha, où l'on peut gagner des centaines de milliers de couronnes par an. L'amendement dont on parle veut changer cette situation: concernant les firmes où l'Etat est majoritaire, les parlementaires devraient perdre le droit aux primes et le même critère devrait être appliqué aux employés du Fonds du patrimoine national et du Fonds foncier; les ministres et leurs vice-ministres sont déjà empêchés de toucher cette sorte de récompense, grâce à la loi en vigueur. Eliminer les incompatibilités de fonction est le principal objectif de l'amendement en question. Il se propose en effet de minimiser ce conflit entre les intérêts publics et privés, dans lequel un élu et membre du conseil de contrôle à la fois lutte contre la tentation de favoriser « son » entreprise. On peut prévoir que les parlementaires tchèques ne seront pas d'accord. Une réaction tout à fait compréhensible dans une situation où certains risquent de perdre annuellement 770 000 couronnes, un peu plus de 130 000 FF, - le cas d'un député chrétien-démocrate, membre du conseil de contrôle de la lotterie nationale Sazka.
L'amendement de la loi sur le conflit d'intérêt ne devrait pas concerner les sénateurs et députés siégeant dans les directions et les conseils de contrôle de firmes privées. Mais le parti social-démocrate au pouvoir veut aller encore plus loin, pour prouver qu'il prend au sérieux son nouveau style politique. Son leader Milos Zeman propose que tous ses membres renoncent à ces fonctions dans toutes les entreprises, y compris les firmes privées.