Andrej Babiš en tournée en Asie du sud-est « pour faire du business »

Andrej Babiš à Singapour, photo: ČTK / Radek Jozífek

Après Singapour lundi et mardi, Andrej Babiš a poursuivi ce mercredi en Thaïlande sa tournée dans le sud-est de l’Asie, qui s’achèvera en Inde en fin de semaine. Accompagné d’une importante délégation de chefs d’entreprise, ce voyage du Premier ministre tchèque poursuit des objectifs essentiellement économiques et commerciaux.

Andrej Babiš à Singapour,  photo: ČTK / Radek Jozífek
Avant de se lancer en politique en 2012, Andrej Babiš, qui a toujours déclaré qu’il entendait diriger l’Etat tchèque comme on dirige une entreprise, a fait l’essentiel de sa carrière dans le monde des affaires. Un passé qu’il n’a bien entendu pas oublié, et c’est donc en chef de file naturel de cette délégation composée d’une bonne quarantaine d’entrepreneurs qu’il s’est envolé, dimanche, pour cette tournée asiatique :

« Nous allons là-bas pour faire du business. Nous sommes un pays essentiellement exportateur. Certes, nous réalisons 85 % de nos ventes sur le marché de l’Union européenne, mais le potentiel est important en Asie et en Afrique aussi, et il n’appartient qu’à nous d’en profiter. »

Ces opportunités, les Tchèques, et plus particulièrement la Fédération de l’industrie et du commerce qui organise ce voyage, les voient donc par exemple à Singapour, en Thaïlande et en Inde, les trois pays visités cette semaine. C’est pour cette raison qu’une ambassade tchèque sera prochainement rouverte à Singapour, onze ans donc après sa fermeture. Singapour qu’Andrej Babiš a déclaré considérer comme une « porte commerciale » sur le continent asiatique, tandis que la ministre de l’Industrie et du Commerce, Marta Nováková, a osé une comparaison, ne serait-ce que d’un point de vue entrepreneurial, entre la petite cité-Etat et Israël, pays avec lequel la République tchèque entretient aussi d’excellentes relations tant diplomatiques qu’économiques.

Ce mercredi, le Premier ministre était en Thaïlande, où pas plus qu’ailleurs les questions politiques, comme celle notamment de la transition démocratique à l’approche des élections générales, n’ont constitué sa principale préoccupation. C’est donc sans complexe qu’il a été reçu par son homologue Prayut Chan-o-cha, le général à l’origine du coup d’Etat qui avait permis, en 2014, à la junte militaire de s’installer au pouvoir.

Andrej Babiš à Bangkok,  photo: ČTK/AP/Athit Perawongmetha
Il s’agit de la première visite d’un chef du gouvernement tchèque en Thaïlande de l’histoire, seul l’ancien président Václav Havel s’étant rendu dans le royaume en 1994. La République tchèque entretient avec la Thaïlande des relations commerciales très largement déficitaires (près d’un milliard d’euros), et Prague entend bien à ce que les choses évoluent différemment dans un proche avenir. C’est d’ailleurs pourquoi Andrej Babiš a aussi rencontré le ministre de la Défense thaïlandais pour lui rappeler qu’en matière d’armement, les entreprises tchèques possédaient un important savoir-faire comme bien d’autres régimes dictatoriaux dans le monde peuvent en témoigner.

Ce jeudi, toujours à Bangkok, Andrej Babiš participera à un forum économique et rencontrera les dirigeants de la compagnie aérienne Air Asia, avant de se rendre pour l’Inde, où il passera là aussi deux jours.