Angelo Debarre : « Les gens du voyage ont une vie de plus en plus difficile en France »
« Je suis déjà venu en 1990, pour un festival tzigane à Brno. C'est un très bon public swing ici. » Angelo Debarre, la quarantaine passée, est un maître incontesté du jazz gitan. Mercredi dernier, il a donné un concert à Prague, dans le cadre du festival international de musique rom, Khamoro. Né à Saint-Denis, en France, il s'est mis à la guitare à l'âge de huit ans. On l'écoute parler de ses débuts dans la communauté manouche et de son parcours au micro de Jana Sustova :
« Chez nous, les gens du voyage, on apprend la musique très tôt. Tout le monde fait de la musique : le papas, les cousins. Et comme nous vivons tous ensemble, dans les caravanes, on apprend tout chez soi, avec l'oreille et les yeux. J'ai fondé mon premier groupe en 1984, avec des cousins et des amis. Nous avons joué ensemble pendant deux ans. Après, j'en ai créé un autre et puis un autre... »
Angelo Debarre vit en caravane (les caravanes, aujourd'hui c'est hyper moderne, c'est climatisé, chauffé, éclairé... précise-t-il), un mode de vie qu'il compte changer, un jour...
« C'est une longue histoire, nous avons joué dans presque toute la France. Mais maintenant, c'est très difficile de voyager. Quand ça ne sera plus possible, dans cinq ou dix ans, on arrêtera. Il va falloir acheter une maison comme tout le monde. Mais c'est dommage, on va perdre beaucoup de choses, le folklore... Il faut croire au miracle. »
A noter que le prochain disque d'Angelo Debarre sortira, en France, en août 2006.