Athlétisme – Championnats d’Europe : pour son grand retour, Špotáková veut le dernier titre qui lui manque

Barbora Špotáková, photo: ČTK

Quarante-et-un Tchèques participent aux championnats d’Europe d’athlétisme qui ont débuté à Zurich, mardi. Sur la piste du légendaire stade du Letzigrund, ils tâcheront de faire au moins aussi bien qu’il y a quatre ans à Helsinki, d’où ils étaient revenus avec cinq médailles, dont trois d’or. Pour cela, ils pourront compter notamment sur le retour très attendu de Barbora Špotáková. En Suisse, la double championne olympique en titre, championne du monde en 2007 et recordwoman du monde du lancer du javelot tentera de décrocher le seul titre qui manque à son palmarès.

Barbora Špotáková,  photo: ČTK
Après son titre olympique à Londres en 2012, la meilleure athlète tchèque de ces dernières années s’était éloignée des stades en 2013 pour donner naissance, en mai, à un petit garçon. Moins de quinze mois plus tard, Barbora Špotáková est déjà de retour au meilleur de sa forme, comme l’ont prouvé ses résultats en Ligue de diamant depuis le début de saison ou sa qualification, sans problème, pour la finale des championnats d’Europe. Mardi, la protégée du légendaire Jan Železný n’a eu besoin que d’un essai et d’un lancer à 59,99 mètres pour assurer l’essentiel. Le public la retrouvera donc jeudi soir avec au bout, peut-être, la première médaille tchèque.

« Bien sûr que c’est une grande motivation. Je devrais profiter de l’absence de Mariya Abakumova et de Christina Obergföll, mes deux plus grandes concurrentes ces dernières saisons. Je sais que je suis la grande favorite pour le titre et c’est une occasion qui ne représentera peut-être plus. »

Mais Barbora Špotáková n’est pas la seule spécialiste du lancer du javelot en République tchèque. Sacré champion du monde à Moscou la saison dernière, Vítězslav Veselý défendra à Zurich l’autre grand titre de sa carrière, celui d’Europe décroché à Helsinki il y a deux ans. Un titre que son entraîneur au Dukla Prague, Jan Železný, n’a lui jamais remporté. Triple champion olympique et triple champion du monde dans sa riche carrière, Jan Železný a dû se contenter de deux médailles de bronze aux championnats d’Europe. Il explique pourquoi :

« Ce ne sont que ces trois dernières années que la concurrence s’est internationalisée chez les garçons. Il y a maintenant un Kényan et un Egyptien qui lancent très bien. Mais pour le reste, le javelot a toujours été une discipline dominée par les Européens. C’est pourquoi gagner les championnats d’Europe était aussi difficile que d’être champion olympique ou du monde. Chez les femmes, c’est un peu la même chose : les Européennes ont toujours été les meilleures. »

Le javelot ne sera pas la seule discipline suivie avec une attention particulière par le public tchèque. Ainsi, la deuxième journée de ce mercredi a été marquée par un autre grand retour : celui du hurdler Petr Svoboda. Tenu éloigné des pistes pendant trois ans et demi en raison d’une blessure au tâlon d’Achille, l’ancien champion d’Europe en salle du 60 mètres haies a remporté sa série pour se qualifier pour les demi-finales du 110 mètres haies. Et le Tchèque voyait même un peu plus loin au moment de monter dans l’avion à Prague :

Petr Svoboda,  photo: ČTK
« Après tant de péripéties, c’est presque un miracle de pouvoir envisager une participation à la finale. Mais ce n’est qu’un début. Je considère ces championnats comme un nouveau départ dans ma carrière. Je n’ai pas galéré pendant plus de trois ans que pour ça. J’entends bien participer aux autres grandes compétitions qui vont suivre dans les années à venir. Et si je reste en bonne santé, les Jeux olympiques à Rio sont déjà mon grand objectif. »

Si Svoboda pense donc déjà à 2016, Svobodová, Jiřina elle, n’a la tête qu’au présent et à Zurich. Médaillée d’or lors des derniers championnats d’Europe en 2012, la Tchèque défendra son titre avec des ambitions quelque peu revues à la baisse : d’abord se qualifier pour la finale puis, comme elle l’affirme elle-même, « adviendra ce qui adviendra ». Pas tout à fait la devise olympique « plus vite, plus haut, plus fort », mais après tout, qui sait ce qu’il adviendra ?