Au sommet du mont Sněžka, trop de monde, mais des télécabines qui tournent à plein régime
Le constat n’est pas nouveau : en dehors de Prague, le mont Sněžka, le point culminant en République tchèque dans les Monts des Géants (Krkonoše) est chaque année une des destinations touristiques parmi les plus populaires. Le sommet est souvent noir de monde. En cause notamment : les deux télécabines, tant côté tchèque que côté polonais.
À l’échelle tchèque, le mont Sněžka, du haut de ses 1 603 mètres qui en font le plus haut sommet du pays, à la frontière avec la Pologne, est un des symboles des effets néfastes du tourisme de masse. En période estivale, on estime ainsi à 10 000 le nombre quotidien de ses visiteurs. Un chiffre trop important pour un site naturel fragile. Les deux télécabines qui se trouvent tant du côté tchèque que du côté polonais du mont, qui permettent du matin au soir à des milliers de personnes d’accéder au sommet (ou presque côté polonais) sans pratiquement le moindre effort, sont régulièrement pointés du doigt. Un avis que ne partage cependant pas tout à fait Radek Drahný, porte-parole de l’Administration du parc national des Krkonoše (Monts des Géants) :
« La critique qui nous est souvent faite selon laquelle nous avons autorisé la télécabine, que celle-ci est le plus grand mal que l'on puisse faire à Sněžka, n’est pas tout à justifiée, comme le montrent les chiffres. En République tchèque comme en Pologne, Sněžka est accessible à pied depuis plusieurs endroits. Certes, la télécabine tchèque mène jusqu’au sommet tandis que la polonaise n’emmène les visiteurs que jusqu’au col de Kopa, d’où il reste un peu plus de deux kilomètres à parcourir avant d'arriver au sommet. Mais la télécabine tchèque a fixé le nombre maximal de passagers à 240 par heure alors qu’il n’y aucune limitation en Pologne. En haute saison, le nombre de visiteurs à Sněžka peut atteindre 10 000 par jour et seul un cinquième d’entre eux prennent la télécabine tchèque. »
Ainsi donc, par beau temps et pendant les vacances scolaires, la télécabine côté tchèque transporte quelque 2 000 personnes quotidiennement.
« Les files d’attente en bas à Pec pod Sněžkou sont généralement les plus importantes entre 10h00 et midi, tout au plus jusqu’à 13h00. Ensuite, la situation se calme, de sorte que la télécabine ne fonctionne pas à la capacité maximale pour laquelle il a été homologué. Il ne s’agit pas là de refuser d’admettre la réalité, nous savons très bien cette activité influence le nombre de visiteurs à Sněžka d'environ 20 %. Mais le télécabine tchèque ne peut pas être considéré comme un problème majeur de ce point de vue. »
Inversement, côté polonais, jusqu’à 900 personnes empruntent la télécabine aux heures de pointe. Mais comme le regrette Radek Drahný, la régulation est plus complexe en Pologne qu’en République tchèque :
« Nous discutons régulièrement avec nos collègues du parc national polonais de la manière de remédier aux problèmes qui se posent autour de Sněžka. Naturellement, nous parlons aussi de la télécabine de Kopa. Mais la législation est claire, la télécabine est autorisée, elle a fait l’objet d'une décision administrative qui ne peut être révoquée rétrospectivement. La situation est d’autant plus compliquée que la télécabine polonaise monte directement de la commune de Karpacz, qui ne se trouve pas sur le territoire du parc national. La position de la direction du parc national polonais dans les Monts des géants est donc relativement faible. »
Malgré l’augmentation des tarifs décidée il y a deux ans pour les mois de juillet et d’août (690 couronnes – 28 euros – actuellement pour un aller-retour côté tchèque), l’intérêt des touristes ne diminue pas et le mont Sněžka, où un filet rouge d’un mètre de haut a déjà été installé pratiquement tout autour du sommet de manière à empêcher les visiteurs de marcher dans les zones protégées, continue de souffrir de sa surfréquentation.