Châteaux et palais de Bohême en solde : l’État tchèque peine à trouver des acheteurs
Le château de Štiřín, situé dans le village de Kamenice à l’est de Prague, est mis aux enchères depuis ce jeudi et jusqu’à vendredi midi. C’est la troisième fois que l’État tchèque tente de vendre cette bâtisse du XVIIIe siècle.
« Le domaine du château avec ses installations, le parc anglais et la forêt forment un ensemble de très grande valeur historique et culturelle, inscrit sur la liste des monuments culturels de la République tchèque », peut-on lire sur l’annonce de l’Office d'État en charge de la gestion du patrimoine (ÚZSVM).
La vente du bien se fait jusqu’à vendredi midi sous forme de vente aux enchères publique électronique avec une mise à prix minimal de 1,7 milliards de couronnes tchèques. Les intéressés devaient s'inscrire avant le 11 décembre et verser un dépôt de garantie de 20 millions de couronnes tchèques.
C’est la troisième fois que ce château baroque est mis en vente et le prix a largement baissé, passant de 3,3 milliards à 2,5 milliards pour en arriver à cette somme équivalent à peu près à 68 millions d’euros. Et d'après les informations communiquées jeudi après-midi, personne ne s'était inscrit à ces nouvelles enchères.
Objet jusqu’en 2005 d’un litige entre l’État et les scouts tchèques qui en revendiquaient la propriété après l’avoir acheté après-guerre mais vu confisquer en 1948 par le régime communiste, le château de Štiřín fait partie des biens dont l’administration a bien du mal à se débarrasser contre une somme correcte.
Château de Veleslavín, Invalidovna, Palais Broadway : pas d'acheteurs à Prague
Fin novembre, aucun acheteur n’a été trouvé non plus pour le château de Veleslavín dans la capitale, mis en vente aux enchères à 580 millions de couronnes. L’État envisage donc de le céder à la municipalité de Prague.
« La position de Prague selon laquelle le prix de 580 millions de couronnes tchèques pour la zone protégée est excessif a été confirmée par le manque d'intérêt du secteur privé. Nous ne sommes pas contre la poursuite des négociations avec l'État, l'échec de la vente aux enchères pourrait amener les négociations futures à un niveau plus constructif », a déclaré Adam Zábranský, en charge du patrimoine à la ville de Prague en réponse à l'annulation de la vente aux enchères.
Pour ce château de Veleslavín, comme pour de nombreux biens de ce type, « le prix d’achat n’est pas le plus grand problème, représenté par les frais de rénovation et d’entretien », indique le maire de Prague 6, l’arrondissement où il est situé.
Cet argument explique très probablement l’échec d’autres ventes aux enchères de biens immobiliers publics dans un passé récent, dont l’Hôtel des Invalides (Invalidovna), grand bâtiment baroque – dessiné par Kilián Ignác Dienzenhofer comme le château de Veleslavín – du quartier pragois de Karlín ou encore le Palais Broadway dans le centre de la capitale.