Benyamin Netanyahou effectue une visite « historique » en République tchèque
Des mesures de sécurités exceptionnelles sont prises ces jeudi et vendredi à Prague à l’occasion de la première visite officielle d’un chef du gouvernement israélien en République tchèque. Berlin et Prague : voilà deux arrêts de la tournée européenne de Benyamin Netanyahou. Ses entretiens avec les dirigeants tchèques portent essentiellement sur le processus de paix au Proche-Orient et la situation en Afrique du Nord.
« Israël est un pays très occupé par ses propres problèmes, il est situé dans une région agitée. Pour que le Premier ministre israélien quitte son pays pour un voyage à l’étranger, il doit avoir une bonne raison. Nous nous sommes efforcés, pendant plusieurs années, d’organiser cette visite. Il est bien connu que la République tchèque entretient de très bonnes relations avec Israël, relations qui ont une longue tradition et que nous tenons à cultiver. Voilà donc le résultat de cet effort à long terme. »
Rappelons donc brièvement l’histoire de ces relations privilégiées : elles remontent à la fin du XIXe siècle et sont liées au fait qu’une importante communauté juive peuplait la Bohême et la Moravie, ainsi qu’à la personnalité de T.G. Masaryk. En 1900, dans une ambiance fort antisémite, le futur président tchécoslovaque a pris la défense d’un certain Leopold Hilsner, d’origine juive, accusé de meurtre rituel. Le nouvel Etat tchécoslovaque manifeste des sympathies avec le mouvement sioniste et la visite du président Masaryk en 1927 en Palestine en est une preuve. La Tchécoslovaquie reconnaît Israël immédiatement après sa création en mai 1948 et lui fournit des armes. A noter que de très nombreux Juifs de toute l’Europe de l’Est ont pu rejoindre Israël en passant justement par la Tchécoslovaquie communiste. Celle-ci a ensuite adopté, au début des années 50, une politique pro-arabe, dictée par l’URSS et a rompu, pour presque quarante ans, ses relations diplomatiques avec l’Etat hébreu.
Le renforcement des relations entre l’Europe et Israël a été une des priorités de la présidence tchèque de l’UE en 2009. Un objectif que les Tchèques ont dû mal à réaliser, comme l’estime le chef de la diplomatie Karel Schwarzenberg, du fait de la divergence de vues des pays membres sur la situation au Proche-Orient. La République tchèque pourrait-elle s’impliquer plus activement dans le processus de paix israélo-palestinien ? Jiří Schneider :
« La République tchèque a eu de telles ambitions au début des années 1990. Nous avons mis un certains temps à évaluer nos chances réelles. Je pense que nous pouvons jouer un rôle important au niveau européen, influencer le regard que porte l’Europe sur Israël et la situation au Proche-Orient. Mais je ne me fais pas d’illusion sur notre possibilité de participer, aux côtés de l’ONU, des Etats-Unis, de la Russie et de l’UE à la résolution des problèmes dans cette région. »Ajoutons que la visite du Premier ministre Benyamin Netanyahou à Prague s’accompagne de manifestations de soutien aux Palestiniens organisées par l’Initiative pour une paix juste au Proche-Orient.