Bêtes sauvages et vedette américaine au festival FebioFest

Jean-Jacques Annaud, photo: ČTK

Depuis ce jeudi et jusqu’au 27 mars se déroule à Prague le festival FebioFest, une des plus importantes manifestations cinématographiques de République tchèque. A l’occasion de sa 22e édition, l’événement accueille quelques acteurs majeurs du septième art, tels que l’actrice américaine Kim Novak, laquelle peut se targuer d’avoir des origines tchèques, ou le réalisateur français oscarisé Jean-Jacques Annaud, qui vient présenter son nouveau film.

Jean-Jacques Annaud,  photo: ČTK
Créé en 1993 comme un petit festival sans grands moyens par la société de production FEBIO, le FebioFest est devenu en un peu plus de vingt ans un évènement incontournable des amateurs tchèques de cinéma, qui pourront cette année faire leur choix parmi 139 films projetés durant les neufs jours de festival.

Celui-ci se déroule au Cinéstar Anděl, un multiplex de 12 salles, et accueille donc de nombreuses personnalités parmi lesquelles Jean-Jacques Annaud. Le réalisateur de films à succès tels que Stalingrad, Au Nom de la rose, L’Ours ou encore L’Amant, s’est vu remettre un prix pour l’ensemble de sa carrière et bénéficie d’une rétrospective.. Dans l’entretien qu’il a accordé à Radio Prague et diffusé prochainement, il évoque son rapport aux animaux sauvages, héros une fois encore de son nouveau film, Le Dernier loup :

« Une fois de temps en temps, cela me plait de diriger des acteurs qui ont quatre pattes au lieu d’en avoir que deux parce que je redécouvre à travers eux les émotions, les instincts de la vie. Et cela m’aide à me comprendre moi-même, et aussi à comprendre les acteurs bipèdes que je suis généralement habitué à diriger. »

Kim Novak,  photo: ČTK
Les aficionados du cinéma des années 1950 se réjouiront également de la venue de l’ancienne vedette américaine Kim Novak, 82 ans, qui a été dirigée par les plus grands réalisateurs et notamment par Alfred Hitchcock dans Sueurs froides. Mais le septième art n’est pas le seul motif de son déplacement, comme nous l’explique Kamil Spáčil, le directeur de FebioFest :

« Kim Novak a des origines tchèques et elle compte se rendre dans la région de Plzeň pour découvrir la terre d’où elle vient. Seulement, nous avons reçu énormément d’emails de personnes qui affirment connaître des ancêtres de Kim Novak, qui vivent ici où là. Donc nous allons lui transmettre ces informations avec prudence parce qu’elle n’en aurait pas fini de voyager ! »

Dans un registre moins joyeux, le festival milite cette année également pour la libération du réalisateur ukrainien Oleg Sentsov, originaire de Crimée et détenu en Russie depuis mai 2014 pour « préparations d’actes terroristes », après l’annexion de la péninsule. Une démarche que détaille le directeur du FebioFest :

Oleg Sentsov,  photo: Site officiel du festival Febiofest
« Un membre de la présidence de l’Académie européenne du cinéma est présent au festival dans ce cadre et il y a aura la projection d’un film du réalisateur, dont les recettes seront destinées à l’aide à sa famille. C’est ainsi que nous manifestons notre soutien, même si nous savons que cela ne fera pas changer la position des autorités russes. C’est un message directement envoyé au réalisateur de manifestation du soutien de l’industrie du cinéma en République tchèque. »

Le symbole du festival est cette année une paire de lunette rafistolée, à la fois symbole du cinéma 3D, qui se développe rapidement, et clin d’œil à l’éclipse solaire qui a eu lieu au deuxième jour du festival. Ces lunettes se tourneront après le 27 mars du côté des différentes régions tchèques, puisque le FebioFest se poursuivra dans 14 villes de province, du 30 mars au 17 avril.