Biathlon : mademoiselle Soukalová est devenue madame Koukalová

Une lettre, la première, a changé dans son nom de famille depuis son mariage l’été dernier avec le joueur de badminton Petr Koukal. Mais sur la piste, Gabriela Koukalová, anciennement Soukalová, semble être restée la même, comme en témoigne sa victoire, dimanche, à Östersund (Suède), dans la première course individuelle de la saison en Coupe du monde de biathlon.

Gabriela Koukalová, photo: ČTK

Martina Sáblíková a beau aligné les succès, avec encore une victoire, la troisième déjà de la saison, sur 3 000 mètres vendredi dernier à Astana en Coupe du monde de patinage de vitesse, la véritable star féminine en République tchèque avec le retour des sports d’hiver reste bien Gabriela Koukalová. Deuxième Tchèque de l’histoire à remporter le classement général de la Coupe du monde de biathlon la saison dernière, celle qui s’appelait alors encore Soukalová a démarré la nouvelle saison comme elle avait achevé la précédente : victorieusement.

Dimanche, Gabriela Koukalová a remporté la poursuite et ainsi signé le treizième succès de sa carrière en Coupe du monde. Bien qu’auteur d’une faute au tir dimanche, la Tchèque, troisième du sprint samedi, s’est imposée avec respectivement 8’’ et 21’’ d’avance sur l’Allemande Laura Dahlmeier et l’Italienne Dorothea Wierer. Et à l’entendre à l’issue de la course, c’était là une performance particulièrement inattendue à ce stade de la saison :

Laura Dahlmeier, Gabriela Koukalová, Dorothea Wierer, photo: ČTK

« Pas même le plus optimiste des optimistes ne pouvait s’y attendre. Je pense que les entraîneurs non plus n’attendaient rien de tel de ma part. Compte tenu des différents problèmes que j’ai eus l’été dernier, je n’imaginais pas moi non plus réussir un tel début de saison. Je n’avais plus aucune ambition ni envie il y a quelques mois de cela. D’un seul coup, je ne savais plus pourquoi il fallait encore que je m’entraîne. Je me demandais même si tout cela avait un sens. »

Après une saison 2015-2016 particulièrement bien remplie et très réussie, et les nombreuses obligations auprès des médias et des sponsors qui en ont découlé, Gabriela Koukalová a connu quelques difficultés pour retrouver l’indispensable motivation au moment d’attaquer la préparation de la nouvelle saison. Souvent malade, sollicité de toutes parts, la Tchèque a pris conscience que le plus dur n’était pas d’arriver au sommet mais d’y rester. Sauf qu’il faut repartir du point zéro lorsqu’arrive la première épreuve de la saison pour justement retrouver le sommet… Et quand les attentes du public et des médias, attentes liées à votre nouveau statut, sont grandes et que vous n’avez pas envie de les décevoir, la situation est d’autant moins évidente à gérer.

Gabriela Koukalová, photo: ČTK

Ce premier succès de la saison à Östersund, qui en appelle probablement d’autres dans les semaines et mois à venir, laisse donc à penser que tous ces petits soucis sont désormais derrière Koukalová. Dimanche, la Tchèque semblait bel et bien avoir retrouvé le goût de la compétition, comme en témoigne cette anecdote qu’elle racontait peu après l’arrivée :

« Tout le long du parcours, j’ai entendu des tas de gens m’encourager en tchèque. Mais je me suis rendu compte qu’il ne s’agissait pas de supporters tchèques. J’ai même entendu des Français m’encourager, ce que j’ai trouvé très sympa de leur part, surtout qu’ils étaient là, je suppose, plutôt pour Marie [Dorin-Habert]. Mais je les entendais crier et m’appeler par mon surnom : Gabi, pojď, pojď, jedu, jedu – Gabi, allez, allez, on y va, enfin bref les encouragements de base. »

Gabriela Koukalová, photo: ČTK

Et si Gabi poursuit la saison sur le même rythme qu’elle l’a entamée, nul doute que tous ses supporters étrangers même français apprendront eux aussi très vite, comme les Tchèques, que leur Gabriela ne s’appelle plus Soukalová mais Koukalová. Madame Koukalová.