Bilan des JO de Vancouver : 6 médailles, 2 titres et des promesses pour Sotchi
Les XXIes Jeux olympiques d’hiver se sont achevés, dimanche, à Vancouver. Pour la République tchèque, dont le porte-drapeau lors de la cérémonie de clôture était la double médaillée d’or en patinage de vitesse Martina Sáblíková, il s’agit des Jeux d’hiver les plus réussis depuis la partition de la Tchécoslovaquie avec un total de six médailles. La dernière des sportives tchèques à être montée sur un podium a été Šárka Záhrobská, troisième du slalom en ski alpin, vendredi. Quant à Lukáš Bauer, qui comptait par les favoris du 50 kilomètres style classique en ski de fond, dimanche, il a du se contenter d’une douzième place.
Mais si ces Jeux ont globalement été une réussite pour les Tchèques, le mérite n’en revient pas uniquement à Martina Sáblíková. Certes, si on y ajoute sa médaille de bronze sur le 1 500 mètres, la patineuse de vitesse a offert à son pays la moitié de son total de podiums. Mais ce serait leur faire affront que d’oublier Šárka Záhrobská, Lukáš Bauer et le relais masculin en ski de fond, les trois autres médaillés, tous de bronze.
La dernière de ces médailles est donc revenue à Šárka Záhrobská, troisième du slalom en ski alpin. Deuxième à l’issue de la première manche, la Tchèque, championne en 2007 et vice-championne du monde en titre de la discipline, a finalement terminé à la troisième place, devancée de 1’’01 par l’Allemande Maria Riesch et de 18 centièmes par l’Autrichienne Marlies Schild. Une descente d’une marche sur le podium qui ne gâchait toutefois en rien la satisfaction de Šárka Záhrobská :« Bien sûr, ça reste une grande satisfaction. Ça l’est d’autant plus que les conditions météo et la piste étaient loin d’être idéales aujourd’hui, même si j’ai eu l’avantage de partir en premier lors de la première manche. J’étais deuxième à l’issue de celle-ci et je finis troisième, mais je suis surtout très heureuse d’avoir décroché au moins cette médaille. »
Avec le bronze obtenu à Vancouver, Šárka Záhrobská a peut-être entamé, à 25 ans, une nouvelle collection de médailles, olympiques cette fois, elle qui a déjà terminé aux trois premières places du slalom en trois participations aux championnats du monde. Et même si elle pouvait espérer un peu mieux lors de ces JO, Šárka Záhrobská n’avait aucun regret, bien consciente qu’en ski alpin, tout est possible sur une course d’un jour :« Si vous voulez lutter pour les médailles, il est impossible de ne pas prendre de risques. J’ai fait moi-même quelques petites erreurs, mais les autres concurrentes ont eu aussi quelques problèmes. On ne voyait pas grand-chose en haut avec le brouillard et la neige qui tombait, la piste n’était plus dans un très bon état puisque je suis passée en avant-dernière lors de la deuxième manche, c’était donc difficile pour tout le monde et il fallait prendre des risques. »
Comme Šárka Záhrobská, Lukáš Bauer rêvait lui aussi de l’or olympique. Mais comme Záhrobská, Bauer a du se contenter du bronze, sous la forme de deux médailles arrachées d’abord dans le 15 kilomètres style libre puis dans le relais par équipes 4 x 10 kilomètres. Le Tchèque visait surtout un sacre dans la dernière épreuve inscrite au programme, le 50 kilomètres style classique. Mais bien que présent dans le groupe de tête jusqu’à quelques centaines de mètres de l’arrivée, Lukáš Bauer a terminé à la douzième place, à 13’’ du vainqueur, le Norvégien Petter Northug. Pour autant, le Tchèque n’était pas trop déçu à l’heure du bilan :« Pour ce qui est de mes résultats et de mes performances, je suis plutôt satisfait. J’ai eu droit à ma part de gâteau, il y a eu de la crème avec mes deux médailles de bronze, même si j’admets qu’il manque la petite cerise qui va dessus, une victoire. Mais cela ne doit pas remettre en cause l’ensemble de mes performances. Dès l’année prochaine, il y aura les championnats du monde en Norvège, et j’aurai de nouveau à cœur de démontrer que je compte parmi les meilleurs. C’est vrai, il manque une médaille d’or, et c’est un métal qui va me manquer au moins jusqu’aux prochains Jeux de Sotchi, si je continue jusque là. C’est une source de motivation, bien entendu, mais si je ne parviens pas à décrocher cette médaille d’or à l’avenir, ce ne sera pas une raison pour oublier tout le reste. Il n’y a quand même pas que ça qui compte dans ce sport. » Quoi qu’il en soit, avec un total de six médailles, dont deux d’or, obtenues dans trois disciplines différentes, ces JO de Vancouver resteront pour les Tchèques les plus prolifiques depuis Sarajevo en 1984. Mais à l’époque, il s’agissait encore de la Tchécoslovaquie et aucun de ses représentants n’était alors monté sur la plus haute marche du podium. Six médailles, c’est aussi deux de plus qu’à Turin, il y a quatre ans, lorsque Martina Sáblíková ne faisait encore que son apparition au plus haut niveau.En envoyant au Canada une délégation record composée de 92 sportifs, la République tchèque a aussi fait le pari de l’avenir. Car autant celui de l’équipe nationale de hockey sur glace, qui restera comme la grande déception, s’annonce sombre en raison de l’absence d’une relève de qualité, autant l’avenir de plusieurs jeunes dans diverses disciplines est prometteur. On pense notamment au patineur artistique Michal Březina (10e à Vancouver), au sauteur à ski Antonin Hájek (7e du concours sur grand tremplin) ou encore à une autre patineuse de vitesse Karolína Erbanová. Rendez-vous est donc déjà pris pour les prochains Jeux de Sotchi en 2014…