Braquage et prise d'otages dans une banque à Prague

Photo: CTK

Mercredi 16 décembre, en milieu de matinée, la police est appelée pour un braquage avec prise d’otages dans une banque de la banlieue sud de la ville de Prague. Un type d’opération auquel la police tchèque est encore rarement confrontée mais finalement pas trop mal préparée puisque les forces d’intervention ont réussi, au bout de quatre heures, à lancer l’assaut et à arrêter le malfaiteur

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« Un malfaiteur inconnu menaçant d’utiliser une arme à feu a réclamé de l’argent. Actuellement, il se trouve toujours dans l’agence bancaire. Et la police envisage la possibilité d’intervenir ».

C’est ce que déclarait, mercredi en milieu de journée, la porte-parole de la police de Prague Anna Zoulová, donnant aux journalistes les premières informations sur ce braquage de banque avec prise d’otages dans la capitale tchèque, qui a pris des airs d’Amérique. Depuis ces quinze dernières années, la République tchèque n’avait connu ce genre de situation qu’à seulement quatre reprises.

L’histoire commence dans la journée de mardi. Un homme âgé de 51 ans se rend dans l’agence de la banque « Komercni Banka » située dans le quartier Novodvorská du quatrième arrondissement de Prague pour y négocier un crédit professionnel. N’ayant pas avec lui les documents nécessaire, il est invité à revenir le lendemain. Mercredi, en milieu de matinée, il entre dans la banque, est reçu dans le bureau de la directrice avec qui il doit signer son crédit. C’est à ce moment qu’il sort son arme, un petit pistolet, prend la directrice en otage ainsi qu’une autre employée.

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La police est informée de la prise d’otage une petite demi-heure plus tard, à 10h26 très précisément, et envoie aussitôt deux unités et des spécialistes des brigades d’intervention rapide, qui se retrouvent dans une situation pour laquelle ils se sont entraînés pendant des années. A midi moins le quart, le braqueur libère la directrice de l’agence et garde son deuxième otage. Il réclame trois millions de couronnes.

En milieu de journée, plusieurs dizaines de policiers se trouvent sur les lieux, en uniforme ou en civil. Des renforts sont même envoyés par la région de Bohême centrale. Le quartier et la circulation sont bloqués, les enfants de l’école voisine confinés dans leurs salles de classe par souci de sécurité pendant que les snipers s’installent sur les toits du bâtiment en face de la banque. Les policiers élaborent leur plan depuis la poste, située en dessous de l’agence attaquée, d’où ils pensent lancer l’assaut.

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Finalement, c’est à 14h19 que la situation se dénoue. En contact avec un négociateur depuis la mi-journée, le malfaiteur accepte un échange avec le dernier otage. Les policiers profitent de ce moment pour détourner son attention, notamment grâce à un autre négociateur qui lui parle au téléphone et ils réussissent à l’immobiliser. A 14h25 l’opération est terminée, et l’homme est embarqué, menottes aux mains et affublé d’une sorte de masque et de lunettes noires qui le coupe du reste du monde.

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Tomáš Hulan, le porte-parole de la police de Prague, concluait, en fin d’après-midi : « L’information selon laquelle le malfaiteur était armée a été confirmée. Surtout, personne n’a été blessé. Et surtout, les ex-otages vont bien. »

Le malfaiteur a été inculpé. Il encourt quinze ans de prison.